Bien que germaniste, je ne prétends pas être fine connaisseuse de la vie artistique allemande contemporaine. Pourtant, lorsque je me suis rendue en cette fin d’été au bord du lac de Starnberg, pour revoir mon amie Karen, j’étais loin de penser que grâce à elle, j’allais éprouver une émotion aussi forte en découvrant la vie et l’œuvre de Lothar-Günther BUCHHEIM.

Je gage que ce nom ne vous dit rien ? Certainement ! Mais rappelez-vous le terrible film « Das Boot », réalisé en 1981 par Wolfgang PETERSEN, à partir d’un récit autobiographique (en français, le roman s’intitule « Le Styx »).

Dans le cadre idyllique de Bernried, chicissime banlieue de Munich – sur la rive opposée à celle où le corps sans vie du roi fou Louis II de Bavière fut retrouvé (encore une réminiscence d’un film de Visconti), un « Musée d’imagination » rassemblant les collections de cet auteur touche à tout a vu le jour. Et c’est un voyage incontournable à entreprendre pour tous ceux qui apprécient la peinture moderne figurative en général et les artistes du mouvement expressionniste allemand en particulier.

Photographe, éditeur d’art, écrivain et peintre lui-même Lothar-Günther BUCHHEIM ne se contentait pas d’avoir survécu à l’hécatombe de la guerre sous-marine, il collectionnait des peintres pourchassés par les nazis et qualifiés « d’entartete » (dénués d’art) par le régime – en particulier les artistes du mouvement « Die Brücke », collectionnait compulsivement des objets parmi les plus divers.

Ses dernières peintures – aquarelles et encre de chine – sont autant de paysages tourmentés : il explique que lorsqu’il peint, il transpire à si grosses gouttes que son support en est brouillé.

Merci encore à Karen et à son mari Sigmund pour toutes ces émotions !