40 années déjà....
Emportée par le maelström des événements des jours derniers, j’ai failli ne plus penser à ce que signifiait cette date du 20 octobre pour Claude et moi : nous sommes mariés, devant les hommes, depuis le 20 octobre 1967.
Pas vraiment une saison pour se marier à Paris, mais hélas, j’avais trébuché au dernier examen de sortie de Sciences Po, le « Grand Oral », sur une sombre question de budgets économiques….et donc dû travailler tout l’été pour repasser cette épreuve en septembre. Mon père m’avait fait promettre de ne pas me marier avant d’avoir terminé mes études – comme l’avait fait ma sœur aînée, ce qui l’avait particulièrement déçu. Je reçus donc mes résultats le matin même de cette journée, un vendredi, le mariage religieux étant fixé au mardi 24. Il n’y avait toutefois pas de suspens car la dernière épreuve s’était très bien passée.
Pour notre famille, seul comptait réellement la cérémonie religieuse, et ainsi n’étais-je pas trop stressée. Erreur : je réalisai que ce premier acte civil de ma vie – j’étais majeure depuis le 6 du mois – était beaucoup plus impliquant que tout ce que j’avais imaginé. A la limite aujourd’hui, j’en conserve un souvenir plus précis que celui du mariage religieux. Etait-ce parce que je signais pour la première fois ce document officiel de mon nom de jeune fille, plus guère utilisé depuis ? Je revois la mairie du XII ème, son escalier, le court cocktail organisé chez mes parents ensuite….Ma tenue – conservée depuis lors et dans laquelle je peux encore entrer – un tailleur de lainage blanc sortant de la maison GIVENCHY, choisi dans la collection – la seule et unique fois de toute ma vie où j’ai assisté à un défilé de haute couture – et confectionné avec de la « gratte » par la cousine de ma mère et son amie, Line et Monique.
C’était il y a aujourd’hui 40 ans, et mon bonheur est encore plus serein aujourd’hui qu’alors. A l'heure où tant d'illustres - et moins illustres divorcent, je mesure la performance. Je vous raconterai la suite à la date du 24.