05 novembre 2007
Baby blues
On a beau savoir que le phénomène n’est pas dû à des faits objectifs, c’est toujours aussi déroutant de voir une jeune accouchée éclater en sanglots…C’était ce matin pour Florence. Et cette crise de larmes m’a ramenée trente deux ans en arrière, le lendemain de mon retour de la maternité du CHU de Tours. C'est étrange, cette réminiscence : je ne me souviens pas avec une aussi forte acuité de mes "dépressions post-natales" d'Anne-Christine - je n'en ai pas eu - ou de Victoire, mais très précisément de celle de Flo. Tout s’était pourtant admirablement passé. Florence était un joli bébé tout ébouriffé, sans aucun problème, mes conditions matérielles particulièrement confortables : nous habitions dans une jolie maison incluse dans le périmètre de la préfecture – Claude n’avait qu’un petit portail à traverser pour passer dans le parc - trois personnes à mon service : Roselyne, notre « femme de chambre et cuisinière » que nous emmènerions à Paris quelques mois plus tard, une lingère et une femme de ménage quotidiennes (compensation du fil à la patte que représente l’obligation de résidence des membres du Corps préfectoral ? Ce jour là, toute la famille était réunie : mon père et ma mère, ma sœur et toute sa smala. On fêtait la Saint Jean. Et moi, tout d’un coup, submergée d’une tristesse infinie, accablée d’un sentiment d’impuissance devant toutes les tâches à accomplir, fondant en larmes et me répétant : « mais c’est stupide, tout va bien, pourquoi pleures-tu ? », toute seule dans ma chambre, en voulant à la terre entière. Bon, heureusement que c’est passager. Mais on voit que cela reste un mystère insondable pour les hommes. Quelque part, nous les femmes, on est bien contentes !
pas d'inquietude
je vais bien !