27 novembre 2007
Les adieux du Beaux-Arts Trio
Menahem Pressler au piano, Daniel Hope au violon et Antonio
Meneses au violoncelle forment la dernière figure de ce prestigieux ensemble,
qui entreprend une tournée mondiale d’adieux. Hier soir, Salle Gaveau, le
programme était éblouissant avec les trios 99 et 100 de Schubert, puis en bis,
trois scherzos dont le fameux « diabolique » de Chostakowitch.
Beaucoup d’émotion, une salle conquise d’avance, à l’unisson du pianiste – au
niveau de l’âge s’entend, soit dans les quatre vingt cinq ans. Ce trio
fonctionne en effet depuis 52 ans ! Le vieux maître surveille de l’œil ses
jeunots,
les morigène à l’occasion. Il dégage une énergie folle, sautille sur
son siège et lit sa partition sans lunettes. Un triomphe, la salle entière
debout, les artistes applaudis lors de leur retour dans les couloirs….le
programme « cousu main » y était pour beaucoup, bien entendu. Même si
on a en mémoire l’interprétation de référence avec Arthur Rubinstein, une chose
est d’écouter un CD, l’autre est d’assister en direct à l’alchimie de la
musique. Encore un plaisir nouveau : celui d’aller au concert un soir de
semaine à Paris. La salle est un bijou qui célèbre ses cent ans cette année,
après une restauration à l’identique – fauteuils articulés couleur bouton d’or,
boiseries laquées gris clair pur style 1900, parquet blond. La petite question
qui nous tarabustait, Claude et moi, comme à chaque occasion de ce type :
Qui allons-nous rencontrer ? Eh bien, cela n’a pas manqué : nous
sommes tombés sur Michel Colin, Trésorier Payeur Général des Yvelines, dont
l'épouse Florence a beaucoup œuvré pour la restauration de la salle
Gaveau, et qui fut surtout mon voisin de palier 68, boulevard Soult lorsque j’était
enfant ! Autres célébrités repérées : l’acteur Pierre Vernier, et le
luthier Etienne Watelot.
qui allons-nous rencontrer ?
Heureuse coïncidence,je "tombe" sur votre billet qui relate cette soirée exceptionnelle.
Je n'ai pas vu le trio à sa sortie des coulisses,
l'atmosphère devait être électrique...
Alors, à la séance de dédicaces, Kurt Masur est venu serrer dans ses bras M. Pressler. Pressler
était comme un enfant dans ses bras et l'on sentait qu'ils avaient partager bien des souvenirs
ensemble.