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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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16 avril 2024

Une histoire de famille : la mienne

J’ai évoqué à maintes reprises le souvenir de mes parents, Jean et Lucie, dont l’amour a duré près de 70 ans jusqu’à ce que la mort les sépare. Tous les deux, ils me manquent toujours, comme ils manquent à leurs petits-enfants. Nous les admirions beaucoup. Il y avait de quoi.

En 1993, j’avais retranscrit leurs souvenirs, Maman racontant devant un magnétophone, Papa ayant décidé, à plus de 80 ans, d’écrire la première partie de sa vie sur des cahiers d’écolier.

J’ai intitulé ce récit : « Affaire terminée, j’arrive ! », titre dont vous saisirez la signification plus avant. Je le réédite aujourd’hui, car avec le transfert de mon blog sur une nouvelle plateforme, il a "disparu" de l'écran d'accueil, alors qu'à l'origine de ma décision de publier un blog, j'avais l'intention de faire connaître ce récit familial.

Comme jadis, j’ai respecté le « style » simple de deux êtres d’exception, mais qui n’avaient bénéficié que d’un enseignement sommaire – encore que Maman avait été reçue première du canton à l’examen du certificat d’études.
Voici donc ces deux faces d’une même vie, souvenirs entrecroisés d’un autre siècle…
Je souhaite que vous preniez autant de plaisir à les lire que moi-même à m’y replonger.

 

« Affaire terminée, j’arrive ! »

Chapitre 1 : Jean raconte

Afin de vous éviter de vous poser trop de questions sur moi, je vais essayer de vous communiquer tout ce qui me reste en tête de mes souvenirs. Tout d’abord, je suis né le 29 septembre 1910, un jeudi et non un dimanche, comme voulait me le faire croire ma mère, signifiant par là que c’est le jour des faignants. Cela se passait à Gap, Préfectures des Hautes-Alpes, au 16 de la rue du Centre où mon père, Joseph de son prénom, tenait magasin et entrepôts d’une entreprise de Travaux publics, et en particulier l’entretien des écoles et des bâtiments des Chemins de fer.

Mon père était né à Marseille le 21 août 1866 et avait deux sœurs, Anna et Blanche, celle-ci chanteuse à l’Opéra de Marseille. Je n’ai vu mon grand-père qu’une seule fois, ainsi que ma grand-mère, que je trouvais toute menue, alors que nous étions venus leur rendre visite dans leur appartement de la rue de Paradis où mon grand-père exerçait la profession de serrurier. Il nous montra la médaille de Meilleur Ouvrier de France que l’Etat lui avait décernée, puis, spécialement pour moi, les santons de Provence, de belle taille et bien rangés sur une armoire : c’était la première fois que j’en voyais de si beaux et leur aspect m’avait impressionné.

J’ai gardé un très bon souvenir de mon père, jamais en colère : il me semblait sévère, mais juste. Nous n’avons pas eu beaucoup de temps pour dialoguer car il avait quarante cinq ans lorsque je vins au monde, et quand j’ai eu dix ans et plus, il avait de graves soucis. Ma mère, Henriette Bernard, est née le 3 décembre 1893 à Gap, et était donc de vingt sept ans sa cadette. Elle était très belle, mais certainement une femme-enfant. Les deux premières épouses de mon père ne lui avaient pas donné d’enfant…

Ma mère ne m’a pas semblé être une bonne gérante de la maison. Aussi de temps à autres éclatait un orage avec mon père et avec elle, nous partions, frères et sœurs par la main, chez ses parents, soit à la Côte saint André, soit à Culoz où son père était mécanicien de locomotive. Le séjour ne durait jamais longtemps car mon père venait nous rechercher, les bras pleins de cadeaux pour nous, et le retour était très agréable.

Gap était alors une ville de garnison. Dans les années 1914 – 1918, il y avait souvent des départs de renforts pour le front, et comme la caserne ne se trouvait pas éloignée de chez nous, j’entendais la musique militaire qui préludait à la cérémonie des adieux. Aussitôt, je sautais sur mon tricycle et Georgette ma sœur, de dix huit mois plus petite, montant debout sur l’essieu arrière et se tenant à mes épaules, nous partions, quelle que soit l’heure, le plus discrètement possible, direction : la musique…..Nous étions vite rendus à la caserne, puis c’était le départ vers la gare qui n’était pas non plus très loin, Pendant ce temps à la maison, c’était l’affolement car par-dessus le marché, nous revenions par des chemins détournés. Après plusieurs escapades, mon père arrivait directement à la gare, et c’était le retour à la maison, manu militari si l’on peut dire.

Pour le chapitre 2, c'est par ici !

 

 

Commentaires
S
bjr <br /> cette année la ste nationale des meilleurs ouvriers de france fête le centenaire de la creation de son concours<br /> votre arrière grand père, si j'ai bien suivi, a du figurer parmi les premiers recipiendaires. C'est très précieux.<br /> Bonne journée à vous
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P
cest passionnant de lire ces histoires et ces images d'un autre temps. Quel que soit sa relation avec cette histoire
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B
...sous la photo sur mon écran, mystère; Si l'histoire vous intéresse, vous lirez demain le chapitre 2.
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T
merci de nous faire aussi part de l'histoire de votre famille! j'adore les recits d'antan!<br /> <br /> ps: il manque une partie de texte juste sous la photo.<br /> Emily
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