Un peu de poésie, pour ce matin pluvieux....
Retrouvé dans les archives de la maison, ce maladroit papier daté de mai 1988...
La dormeuse
Elle ne nous livre que son dos.
Dévalant mollement la chute de sa taille
Jusques au creux des reins, havre de fraicheur,
Où l’opulente courbe de la hanche
Dessine en plénitude la colline touffue :
Appel à la caresse douce, insistante, féconde,
Sans souci de la pluie qui l’inonde,
Elle dort du sommeil des dragons.
Seuls palpitent ses flancs où frémissent les feuilles
Et craquent au soleil ses chênes et ses pins.
Sa toison ondulante au vent de l’Aquitaine
Laisse se soulever des ombrages secrets.
A l’infini, la Dormeuse protège, insensible, immuable,
Sous nos yeux éblouis ou inquiets, ici, chaque matin.
Elle dort, mais nous veille. Soyons sereins et apaisés.