Petits bonheurs du matin
Voilà, aujourd’hui, c’est un jour « avec ». Cela
a commencé à presque neuf heures : avant de commencer ma toilette, j’ouvre
mon VAIO – qui est assez lent à comprendre ce qu’on attend de lui – et commence
mes ablutions. J’avais à peine posé le peigne quand tout à coup, j’entends la
sonnerie du système Skype, et je suis immédiatement en contact avec Florence et
Dorian, en « direct live » puisque son nouveau Mac dispose d’une
webcam intégrée. Dix minutes de papotage en vis-à-vis, entre Paris et Tokyo, gratos,
c’est presque surnaturel…
Une autre bonne surprise m’attendait ce matin, et là, vous
allez « halluciner », de la caisse primaire de sécurité
sociale ! Oui, oui, vous avez bien lu.
Lors de mes pérégrinations ambulancières, j’ai du recourir
deux fois au SAMU (pour un coût compris entre 800 et 1100€, sans avoir rien à
débourser…).Lorsque je me suis cassé le péroné, le médecin de SOS n’était pas
certain qu’il y ait une fracture et m’avait dit : si dans deux jours vous
avez aussi mal, allez passer une radio, je vous fais l’ordonnance. Mais bien
entendu, personne n’a pensé au moyen éventuel de me rendre jusqu’au cabinet de
radiologie. Bref, lorsque n’y tenant plus de douleur je me décidai d’aller
passer la radio, Claude à commandé une ambulance privée (Port Royal, très
ponctuels, je recommande) pour me conduire d’abord à la clinique Geoffroy Saint
Hilaire (dans le 5°) pour la radio, puis vers un chirurgien consultant à
l’Hôpital des Peupliers (dans le 13°). Transport non médicalisé, mais deux
brancardiers, coût : 136€. Et là, cela devint beaucoup plus compliqué avec
le dossier Sécu, car il fallut demander a postériori au médecin de SOS de nous
faire une prescription de transport, que nous nous sommes un peu emmêlé les
pinceaux en gardant par devers nous l’un des volets des ineffables bordereaux
verts ….Premier courrier de rappel, le dossier n’étant pas complet. Renvoi des
pièces manquantes…puis lettre de la CPAM m’avisant que certaines pièces – dont
l’ordonnance – étaient (encore) manquantes…et nous ne les avions plus puisque
nous les avions envoyées. On laisse le dossier mariner en maugréant. Reprenant
cette affaire, Claude remarque que la feuille renvoyée avec le dernier courrier
de la sécurité sociale concerne une autre personne….une autre brave dame qui
elle aussi, doit attendre son remboursement !
Ce matin, j’ai donc pris mon courage et un bon livre à deux
mains et j’y suis allée. Première surprise : pas de queue, un pré-accueil
aimable qui vérifie quel est le type de demande (réclamation, actualisation des
droits…). Je commence à remettre le dossier qui ne me concerne pas et qu’il
faut remettre dans le circuit. Puis, mon tour arrive rapidement. J’avais
observé l’employé discrètement : visiblement, il rencontrait des problèmes
avec son système informatique et s’en montrait préoccupé. J’évaluai son âge,
dans les 55 ans, je notai sa chemise à grands carreaux ouverte sur un teeshirt
blanc, les jeans clairs, et surtout son catogan légèrement frisé et dont les longues
mèches des tempes marquaient par leur blancheur un curieux contraste bilatéral…Le
post-soixante-huitard type…à part la moto (Easy Rider ou Lutte Ouvrière ?). Prestement, je
remisai dans mon cabas foulard Hermès et sac Vuitton…cela me rappelait
furieusement le temps où j’allais plaider devant l’Inspecteur du travail pour
solliciter une demande d’autorisation administrative de licenciement. Bon,
bref, je lui raconte ma petite histoire, en commençant par l’infarctus,
l’œdème, le cancer….L’homme se détend, je vois sa bouche béer et
« entends » sa compassion muette « ben, vous, alors… ».).
Il m’explique toutefois que c’est devenu très difficile maintenant, qu’ils n’ont
plus le moyen de vérifier les documents papiers numérisés, que tout cela est
traité par des plateformes de services (j’ai connu ça dans ma précédente vie)
que cela ne fonctionne pas comme ça pourrait fonctionner si certains y
mettaient un peu plus du leur (sous-entendu les médecins), et me dit que la
seule information qu’il puisse me fournir sur mon dossier bien mal engagé – ce
que je concède pour l’amadouer – c’est de voir sur l’ordinateur si la facture
en cause a été ou non remboursée. Et là, oh, miracle, il m’annonce qu’un
remboursement correspondant à la facture de l’ambulance est passé le 3 mars.
Qui a dit que la sécurité sociale fonctionnait mal ?
Dernier petit bonheur : la gardienne me fait signe
sous le porche et me demande, voyant mon béret vert sur la tête, si je n’en
aurai pas perdu un similaire mais rouge ? Effectivement, ce béret tout
neuf, que je croyais avoir oublié au Calfour, était tombé dans la cour et une
personne bien intentionnée l’avait remis à notre gentille concierge.
Donc, en toute logique, je devrais aller cet après midi m’acheter
un ticket de loterie !