14 mai 2008
Là où je t'emmènerai...le plus tard possible !
La traversée du Père Lachaise m’a donné envie de visiter en
détail le cimetière de Montparnasse ! Vous trouvez cela morbide :
détrompez-vous. Tout d’abord, c’est un endroit frais et calme, avec ses quelque
douze mille arbres. Ensuite, c’est très vivant – si j’ose dire. En effet, on y
compte 35000 sépultures, et environ 1000 personnes y sont inhumées chaque
année, ce qui donne environ 3 par jour ouvré. Et partout des travaux…mais c’est
aussi un lieu de promenade : des mamans le traversent pour promener leurs
bébés, loin de la pollution et du bruit.
Et puis nous avons appris que le mont Parnasse n’était pas
une des collines de Paris, mais au commencement, un "tumulus", amas de gravats et de résidus pierreux des
carrières toutes proches, un dépotoir. Il devint vite aussi un quartier
de guinguettes où venaient se détendre les étudiants du quartier latin. Les
grands cafés du carrefour Montparnasse en sont sans doute les héritiers.
L’emplacement du cimetière fut dédié aux activités agricoles, sous la houlette
de religieux, qui y construisirent un moulin, encore debout. Enfin, après la
Révolution, les terrains devinrent la propriété de l’Assistance Publique, qui
commença à y inhumer les morts des hôpitaux.
Ce qui frappe, c’est la constante sociologique des
familles représentées dans cet espace vert unique, à la frontière des 5° et 6°
arrondissements : artistes, intellectuels, hommes politiques, savants, éditeurs,
grandes familles, prestigieux exilés…..un voyage dans la haute
bourgeoisie parisienne, avec des tombes grandiloquentes ou complètement
loufoques, comme les « gisants » de la famille Pigeon (inventeur de
la célèbre lampe), des sculptures modernes, simplement un immense bosquet de
roses rouges, l’élan brisé d’une aviatrice tombée en vol d’essai, la ferveur
présente des fans d’un compositeur des sixties, la simplicité d’un prix Nobel
sur laquelle les siens ont déposé un petit caillou, selon la tradition juive.
Un lieu où la satisfaction d’une carrière accomplie trouve ses limites tout de
même…
Vous trouverez un plan détaillé des personnalités qui hantent ces lieux à l’entrée, mais nulle signalisation : c’est un rébus que de trouver un emplacement en particulier. (Quelques clichés aussi, dans le diaporama).
C’est le jeu…l’avantage est qu’on
ne risque pas de se perdre dans le dédale : les murs extérieurs sont toujours
en vue !