Tiré du livre de Roberto SAVIANO, ce film en forme de documentaire, sans réels acteurs professionnels (on citera tout de même Toni Servillo, Gianfelice Imparato, Maria Nazionale) et sans scénario précis, décrit dans toute son horreur la sordide vérité de la vie quotidienne des quartiers de Naples où règne sans partage la terreur de la CAMORRA. C'est la misère et l'absence totale d'espoir d'en sortir qui donne à ces jeunes leur seule raison de se sentir humains : appartenir à un clan (avec les rites d'initiation qui s'y rapportent) servir aveuglément et y faire carrière.
Le livre a été un best-seller. Le film marque la renaissance du néo-réalisme italien. Sans concessions, avec une puissance expressive, des images chocs, la laideur et la brutalité des exécutions de gamins ou de femme, pour la seule raison qu'ils se trouvent à la frange de clans rivaux. Seuls les trafics permettent de juste survivre : drogue, armes, enfouissement de déchets toxiques : la corruption est à tous les niveaux, il est pratiquement impossible d'y échapper sous peine de mort.
Et par dessus tout, la terreur permanente, le silence absolu, des guerres sectaires incessantes pour un bout de territoire contesté, un regard.... Pire que la Mafia sicilienne qui respecte certaines valeurs familiales (les Soprano's sont une aimable bluette) et tire son oriigne dans la nécessité de "protéger" une richesse naturelle - les plantations de citrons - la Cammorra napolitaine n'exploite que les plus pauvres.
Gardons-nous d'imaginer que le schéma n'est pas transposable dans nos cités.....