24 septembre 2008
Encore une histoire de fous......
Voici bien longtemps (juin 1958), j'allais faire ma Communion solennelle, et, en ce temps-là, c'était réellement un rite de passage dans la catégorie supérieure, puisque généralement, on ne faisait pas la communion privée. J'étais en 6°, et pour moi, au-delà du côté spirituel de l'événement, il y avait aussi l'excitation de la fête.
Je me souviens encore des cadeaux, rituels eux aussi, qui me furent offerts à cette occasion : missel relié, trousse de toilette en cuir, croix en or, une super chemise de nuit de jeune fille, un chevalière à mes initiales, bref...Je me souviens aussi très netttement du déjeuner que mes parents avaient donné : une scène comme dans "The party" de Blake Edwards car ma mère avait engagé un "extra" qui était carrément ivre et m'a renversé je ne sais plus trop quoi sur ma belle robe d'organdi. A cette époque en effet, on n'avait pas encore inventé l'aube démocratique, on portait une robe à plissés transparente, un bonnet et une aumônière glissée dans la ceinture, des gants, un chapelet, et un voile grand comme une nappe qu'il fallait attacher sur le bonnet à l'aide d'épingles "à tête", justement.
Parmi les proches conviés à cet événement, de très bons amis de mes parents, les Clavreuil. Ils travaillaient au Ministère des Affaires étrangères tous les deux, et restauraient les antiques traités et livres, dans un petit atelier logé au sein du Ministère. C'étaient sans doute des amateurs d'art éclairés car le frère de l'ami de Papa tenait une des plus belles librairies de livres anciens de Paris du côté de la rue Visconti. Leur offrande venait d'une grande maison de cadeaux, Rouard, et lorsque j'ouvris le paquet, je me souviens de ma déception : une petite coupe en céramique (diamètre 14 cm), décorée de femmes nues, que j'ai conservée pendant plus de 50 ans pour y mettre, entre autres, des trombones....Ce n'était pas vraiment un cadeau pour jeune fille (mais les gentils Clavreuil n'avaient pas eu d'enfants) et je ne compris pas.
Jusqu'à ce que la passion e-bay me prenne.
Je photographie l'objet pour le mettre en vente et remarque une signature gravée au cul de la coupelle : CAZAUX.
Par acquit de conscience, je fais une recherche sur e-bay et plus globalement sur internet : et là, bingo, je découvre qu'Edouard Cazaux est un célèbre céramiste très actif dans les années 30, et que ses objets sont extrèmement recherchés (à travers les prix demandés sur e-bay pour des oeuvres de cette taille). Sur Amazon, je découvre aussi un livre d'art volumineux (au prix de 65€ s'il vous plait) sur cet artiste qualifié d'"inclassable".
Dès la mise en vente de l'objet sur e-bay pour 10 jours, dans la minute même, plusieurs personnes indèxent l'objet, ce qui signifie qu'elles suivent l'évolution des enchères. Ils sont actuellement plus de 20 ! Le suspens va durer encore 8 jours. La suite au prochain numéro.
Dingue non ?
Commentaires
histoire de fous (suite)
Ils sont 31 ce matin.....Moi, ce qui m'intéresse, c'est avant tout qu'au moins, l'un d'eux se décide à enchérir ! Mes souliers Ferragamo en vernis rose portés une seule soirée ont au moins une personne intéressés. Désolée Florence, encore un souvenir de ta noce qui s'en va mais je ne voyais pas comment les remettre....
A propos d'histoire de fous...
Ils sont ce matin 27, sur e-bay, à suivre ma coupelle d'Edouard Cazaux......et il reste une semaine à attendre avant de lancer les enchères !