Rentrée "groggy" sur Paris, hier soir
Le TGV met actuellement un peu plus de cinq heures pour nous ramener de la gare de Perpignan immortalisée par Salvador Dali à Paris...mais il traverse un paysage sublime puisque la ligne suit ou enjambe les cordons littoraux de la côte languedocienne : Barcarès, Leucate, Narbonne, Beziers, Agde, avant de filer par Montpellier et Nîmes...Un paysage entre lagune et plage, entre sable et eau, avec une couleur toute droite extraite des estampes d'Hiroshige, ce "bleu de Prusse" qui redonna un coup de booster à cet art populaire.
Ivres de soleil et de couleurs, nous nous repassions mentalement les images de ce long intermède destiné à bien fixer les idées du paysage et des sites.
Certes, les "stations" créées de toutes pièces ont sauvagement entaillé cette région lagunaire, encore que quelques unes d'entre elles soient plus réussies que d'autres - Port Leucate et surtout Gruissan - mais les paysages restent ailleurs sauvages et préservés, merci au Conservatoire du Littoral ! Quelle beauté que le massif de la Clape ! (C'est là qu'il faut applaudir )
J'ai beaucoup aimé Narbonne et son caractère provençal affirmé : la promenade des barques sous ses immenses platanes, l'inattendu Horreum, dernier vestige bien caché de la splendeur romaine, la cathédrale tranchée au niveau de son transept et pourtant presque aussi haute que celle d'Amiens. Quelques images vous en diront plus que des mots. Il faut vraiment venir voir ces merveilles en dehors de la saison, le calme le dispute à la transparence de l'air. Un réel bonheur.
Perpignan, aussi, avec le Palais des rois de Majorque posé, tel un Alhambra, sur la Citadelle, le Castillet qui donne accès à la vieille ville et à ses mémorables bistrots catalans...
Mais hier soir, faisant la queue à la gare de Lyon pour attendre un taxi, transis, nous avions hâte de rentrer au bercail à près de minuit...