Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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C’est le
39 ème film de Woody Allen, né en 1935, et qui a commencé à tourner en 1966. Ce
n’est pas le meilleur, tant il y a eu de chefs d’œuvre, mais ça fonctionne tout
de même très bien.
On pourrait
s’inquiéter du scénario, très vaudeville : deux petites
Américaines, en stage à Barcelone (clin d’œil à notre Klapisch :l ’auberge
espagnole), qui rencontrent un grand méchant peintre ( Xavier Bardem, dont le rut incessant
fait évidemment penser à Pablo Picasso, et les qualités d’emballeur à celles de
Don Juan). Et voilà nos deux petites Elvire dans le lit du séducteur, en grand
danger d’être malheureuses pour longtemps.
Arrive un
imbécile directement sorti de Wall Street (c’est fou comme ça soulage d’écrire
ça en ce moment), qui est le fiancé de l’une des demoiselles et fera un cocu très clean, dans la tradition
française du Boulevard. D’où quiproquos et situations scabreuses.
Vous allez
dire : mais c’est épouvantable, ce film !
Eh bien
non, parce que le génie de Woody Allen donne un rythme haletant à ce
vaudeville, avec l’aide d’acteurs exceptionnels (Penelope Cruz, en mégère
hispanique abandonnée, Chris Messina, dans le rôle de l’imbécile de Wall Street
– je l’ai écrit deux fois - et tous les autres), la pulpeuse et rayonnante
Scarlett Johansson aussi paumée que dans « Lost in translation ».
Aussi parce que ce film, sous ses oripeaux de comédie, parle bien, comme
toujours chez Allen, de l’amour, de la « panne » au moment crucial –
même chez une femme - et de la création
artistique (doit-elle tout s’autoriser ?).
Et de
Barcelone aussi, personnage à part entière du film, assaisonnée à la couleur
Woody, si bien que dès les premières minutes, on sait que l’on ne se trouve pas
dans un Almodovar.