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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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2 avril 2009

Rien à craindre de Julian Barnes

Nothing to be frightened of, publié au Mercure de France, traduction de Jean Pierre Aoustin, une critique de Claude, histoire de rester en terre britannique.

Julian_BarnesSi vous n’avez jamais rencontré Julian Barnes, c’est le moment de le découvrir. Mais, avant d’aborder cet essai sur Dieu et sur la mort, commencez par les premiers romans (Love etc, par exemple) ou par «Le perroquet de Flaubert », auteur dont Barnes est certainement un des meilleurs connaisseurs. Tout Français aimera aussi « Outre Manche », série de nouvelles sur les relations franco britanniques, les vraies, celles des peuples, où la « perfide Albion » et les « Froggies arrogants » n’ont rien à faire .

 

Donc Julian Barnes, 63 ans aux frimas – comme l’auteur de ce billet, aïe, aîe, aïe -, après avoir si bien parlé de la vieillesse (La Table citron), ouvre son cœur sur la mort. A tout prendre, comment la préférez-vous (« would you rather ? »). Et de raconter des décès, ceux des stoïciens de l’Antiquité (Atticus), celui d’un puissant homme d’affaires américain, ceux de beaucoup de ses amis ou d’écrivains qu’il admire, dont Jules Renard, qu’il faudrait bien redécouvrir.

 

Rien___craindreMais, d’un tel sujet, on ne se tire pas par une pirouette : ce dont Barnes veut parler, ce dont il veut se libérer, c’est de la mort de ses parents. Là, on est bouleversé, surtout quand on a vécu les mêmes moments : la déchéance physique et mentale d’êtres que l’on admirait plus que tout, et aussi le sort final des petites cuillers (allez donc revoir « Milou et mai » de Louis Malle, on ne s’en lasse jamais).

 

Et vous n‘êtes pas au bout de vos émotions, car Barnes, au-delà de la mort, s’interroge sur Dieu. Elevé, ce qui est rare en Grande Bretagne, dans une famille où les nuances vont de l’agnosticisme à l’athéisme, Barnes ouvre son livre par un « Je ne crois pas en Dieu, mais il me manque » qui surprend. Il évoque aussi le trouble provoqué chez lui par Mozart, Bach, Rembrandt  ou Giotto, en rappelant que Stendhal, laïc s’il en fut, sortait physiquement malade de la contemplation de la chapelle Nicollini  à Florence .

Beaucoup à réfléchir, donc. Et notez au passage une merveilleuse définition du roman : « de beaux mensonges qui contiennent la dure et exacte vérité ». 

 

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