12 août 2009
Une moisson de souvenirs
Finalement, ne pas avoir été en capacité d'envoyer mes impressions au jour le jour n'est pas si négatif....Je distille mes impressions sur ce voyage dont la première partie était destinée à retrouver la trace des mes grands-parents et la seconde plus spécialement touristique.
Donc, voici quelques souvenirs de ce circuit en Italie du nord, dans cette plaine du Pô qui alterne les zonzq plates, où d'énormes exploitation agricoles parsèment le paysage - on est transporté dans le fils de B. Bertolucci "Novecento" - et les collines escarpées où s'accrochent d'antiques villages : Dronero, Mondovi, Barolo.....
Valgrana
Valgrana est un village de montagne, à l’entrée de la vallée
de la Grana, à l’ouest de Cuneo, visiblement pas très riche
Je n’ai pas tenté de rechercher la trace d’Agostino, mon
grand-père, car la guerre de quarante a causé de lourdes destructions à Bovès,
en particulier deux incendies majeurs. Et je n’étais pas allée à Valgrana pour
faire le siège de
Mais bon, il était neuf heures et nous avons trouvé une charmante employée qui nous a tout de même apporté le lourd registre de l’année 1876.
Ce n’est pas comme Bovès, d’où est originaire mon
grand-père, aujourd’hui gros bourg agricole de 9000 habitants, commune
« dortoir » de la capitale de la province, Cuneo.
Le nom est
transparent : les bœufs… nous avons vu de nombreux ateliers de taurillons
et nous sommes promenés dans la plaine, entre de hautes barrières de maïs.
Claude a aussi noté un certain nombre de cultures « dérobées », c'est-à-dire une seconde récolte, après une pousse précoce. Ici, on fait du fromage….
Aujourd’hui, la chance de Valgrana, c’est le ski et les
randonnées en montagne.
Du temps de ma grand-mère, on devait facilement y avoir très faim… une bonne raison pour émigrer sur la Côte d’Azur où il était facile de se louer à la saison, pour la cueillette des olives en hiver, pour la construction toute l’année.
La spécialité de mon grand-père était le bois. En France,
il n’a travaillé que pour deux patrons toute sa vie durant. J'ai été émue de voir les fonts baptismaux où il fut baptisé...Une belle et antique fontaine trône devant l'Eglise, superbe....
Toujours est-il que tout le monde s'appelle Pellegrino, entre ici et Cuneo ! Il n'y a qu'à regarder sur le monument aux morts....
Comme toutes ces villes piémontaises, Fossano
(altitude : 377m) est construite sur un éperon rocheux. Pas de pierres de
taille ici, mais des églises baroques en briques. Comme les bastides du
sud-ouest, les maisons sont alignées le long de la rue principale, juchées sur
de basses arcades, propres à bien protéger de la chaleur comme des rigueurs de
l’hiver.
Et lors de l’attaque des armées de Bonaparte en 1796, la population locale soupçonna les habitants du ghetto d’ « intelligence » avec l’ennemi….un prétexte comme un autre pour se saisir de leurs biens.
Toute la communauté s’étant réfugiée dans la synagogue, située au premier étage d’une maison, les pauvres assiégés voyaient leur dernière heure venue quand un boulet de canon français vint à propos crever le vestibule de la synagogue, dispersant d’un coup les enragés et sauvant la communauté….
Elle est protégée par un superbe château renaissance aussi....
Barolo
Un paysage viticole où pas un pouce de terre – une terre
blanchâtre, friable – n’est laissé sans culture. On pense au vignoble
champenois. Impressionnant. Mais nous n’avons pas acheté de bouteilles car les
prix sont élevés : entre 15 et 20€ ! A ce prix-là, je préfère encore
le Champagne, même s’il en titre pas, comme le Barolo, à 14° !
Mondovi
Aujourd’hui, une ville de 25000 habitants. Une autre ville
conquise par Bonaparte, située tout en haut d’un promontoire, avec une ville
basse et un village perché à plus de 500m. Des palais et des églises baroques
un peu partout, en restauration pour
Une agréable halte pour déguster un granite au citron.....
Cuneo
« Le coin », à sept kilomètres de Bovès seulement,
la ville fut fondée au XIIIème siècle comme une sauveté, sur l’oppidum haut de
Les guides l’ignorent en ne citant que son spectaculaire
marché du mardi sur l’immense place Galimberti (
C’est pourtant
une cité prospère pleine de charme, dotée d’une artère centrale faisant référence
sans cesse à la France, si proche : via Roma, puis corso Nizza, enfin
corso Francia.
Vingt vallées rayonnent autour de Cuneo, comme un éventail.
Depuis celles qui vont en France (col de Larche, col de la Lombarde), et celles
qui s’attaquent à l’Apennin ligure. Valle Pô , valle Varaita, valle Maira,
valle Grana, valle Stura, valle Gesso, valle Vermenagna, valle Pesio….
C’était la ville-phare de mes grands parents maternels et, comme disait Agostino : « Turin e pas piu bel che Cuneo, no, no,no…. »
Je ne sais même pas s’il avait été une fois dans sa vie à
Turin !