Merveilles architecturales en Cerdagne
Mont Louis
Ce matin, visite guidée de la cité de Mont Louis, oeuvre de Vauban sur la frontière du Roussillon attribué à la France par le fameux traité des Pyrénées, inscrit au patrimoine de l'UNESCO. Une petite ville de quelques centaines d'habitants, mais un fort toujours en activité pour l'exercice des commandos, s'il vous plait. Une leçon d'architecture militaire...
Et ici, comme à Bonaguil, l'ouvrage est si formidable que personne ne s'est risqué à le "prendre". Sauf les Espagnols, en 1793, car nous étions en pleine déconfiture politique et administrative. Mais mal leur en a pris car il se trouvait un général rompu au combat en montagne, connaissant le fort, et qui se nommait Dagobert ! Et qui les a vaincu deux fois....
Llivia
Une enclave espagnole en plein milieu de la région - pourtant petite - et qui fut à l'origine du royaume catalan. Nous y avons agréablement déjeuné, et vers midi seulement (dont ces calamars à la planche tout à fait délicieux !)...ce qui montre la grande capacité des espagnols à s'adapter à nos habitudes françaises.
Saint Michel de Cuxa
Une merveille d'art pré-roman puisque l'église de cette abbaye bénédictine (aujourd'hui cistercienne) fut consacrée en 975. La nef comporte des arcs outrepassés, des arcs en plein cintre et des arcs dits wisigothiques. Le clocher qui subsiste, avec ses arcs géminés, rappelle les minarets arabo-andalous. On commence par la visite de la crypte circulaire soutenue par un unique ét énorme pilier.
C'est puissant et serein dans la simplicité des pierres blondes appareillées au mortier, mais on oublie vite que ces églises étaient entièrement recouvertes de fresques polychromes.
Une mention spéciale pour les superbes chapiteaux en marbre roses, reconstitués en partie, et qui témoignent de la richesse des sculpteurs romans en Roussillon.
Quant à la route - la nationale 116 - qui relie Mont Louis à Prades, elle est flippante de lacets et sa pente est - en moyenne - de 5% sur ses 20 km.
De nombreux chantiers la jalonnent : on sécurise les parois, on élargit certains passages (c'est sans doute un des effets du plan de relance), mais lorsqu'on voit dévaler certains véhicules (le plus souvent des professionnels qui, eux, travaillent), on se dit qu'en hiver, ce ne doit pas être triste....Et sur ce trajet escarpé, serpente aussi le train jaune, passant par des tunnels et des viaducs dignes de Tintin au Pérou. Un improbable pont à haubans, conçu par l'ingénieur militaire Albert Gisclard (1844-1909) est visible depuis un promontoire. Celui-là, on n'a pas fêté le centenaire de sa mort......