Fumel n'est pas à proprement parler une ville touristique.....

Elle se signale surtout par son usine métallurgique fondée en 1847, et les 3500 emplois qui la faisaient vivre, à son apogée, au temps où il était stratégique de pouvoir façonner des obus loin de la ligne de front. Aujourd'hui, ce qui reste de l'activité industrielle se débat en incessants soubressauts, passant de fonds de pension à repreneur sans capital.

Cependant, la situation de la petite ville, au confluent de la Thèse, de la Lémance et du Lot, en fait une place commerciale de choix, à l'entrée de la vallée du Lot en Quercy. Plusieurs grandes surfaces y ont installé leurs pénates, qui "tiennent" le coup malgré la crise économique....

En regardant la villa italianisante et ses balustrades typiquement XVIIIème, on a du mal à imaginer que le château, perché sur la butte qui domine la rivière, comportait à l'origine un donjon et cinq tours !
L'histoire de ces murs est difficile à raconter car toutes les sources se copient les unes et les autres : guides, articles sur Internet, on retrouve toujours la même antienne, largement inspirée de la description figurant à l'Inventaire des Monuments Historiques (base de données Mérimée). L'histoire de ces lieux n'a donc pas inspiré de nombreux chercheurs et voici ce que j'en ai retenu.

On trouve trace des barons de Fumel dès le 11ème siècle. Le château médiéval est très disputé entre français et anglais lors des combats de la guerre de cent ans. En 1438, la ville enserrée dans ses remparts, est prise par les mercenaires de Rodrigue de Villandrando, "Empereur des brigands", suité de ses 400 routiers-écorcheurs.

Les guerres de Religion sont également le théâtre de sanglants affrontements : en 1561, François de Fumel - qui fut ambassadeur du Saint Siège près la Sublime Porte -  est massacré par un parti de Protestants, ce qui entraine une terrible répression.

Mais les moeurs s'apaisent et le château subit de larges transformations : les donjon et les cinq tours sont mis à bas, au XVIIème puis au XVIIIème siècle (Par l'architecte Jean-baptiste Chaussard en 1763) apparait cette élégante maison à terrasses agrémentées de jardins à la française, avec force balustrades (Léopold Payen en 1900). Resté dans la famille de Fumel jusqu'au début du XXème siècle, il passe ensuite par mariage dans le patrimoine des Langsdorf, qui le cèdent à la commune en 1951.  Il est aujourd'hui le siège de la Mairie et ses jardins servent de décor à toutes les photos de mariage de la ville.....Sic transit.....

La vue sur le Lot - et accessoirement les friches industrielles de l'usine - est superbe. On aperçoit aussi le manoir de Ladhuie (14, 15 et 16° siècle, il défendait le barrage d'Orgueil), maison forte sise sur le cingle juste au pied du château de Fumel, les champs, les bois, les centres commerciaux....

La Villa Margaux déclare tenir son nom du souvenir de Marguerite de Fumel, qui fit entreprendre de grands travaux sur le château de Bonaguil en 1761...J'aimerais bien connaitre quel fut son sort ????