05 novembre 2009
Séries TV : correspondances et téléscopages
Dans le genre "série à la française", on doit reconnaitre que l'évolution des scénarios et la qualité des réalisations sont plutôt bonnes ces deux dernières années.
Ce qui me gêne toutefois, c'est de voir en même temps le même acteur incarner des personnages différents ou des films traitant du même sujet ou mettant en scène le même roman avec des interprètes différents. Cela m'avait fortement dérangée lors de la sortie simultanée de la biographie de Jean Moulin (mais curieusement, un seul interprète s'est ancré dans ma mémoire : Charles Berling), cela m'a agacée prodigieusement pour l'adaptation des trois romans de J-C Izzo avec dans le rôle de Fabio Montale, Alain Delon et Pierre Arditi.Et voilà que cette semaine, on pouvait voir sur notre petit écran deux séries françaises de très grande qualité : Braquo d'Olivier Marchal (production CAPA pour Canal+), et la collection des romans de Fred Vargas "L'homme aux cercles bleus" et "L'homme à l'envers".
Dans ces deux séries on ne peut plus dissemblables (décors, ambiance, contexte social), un seul et même interprète : Jean-Hugues Anglade, aussi bon en Eddy Caplan qu'en Jean-Baptiste Adamsberg.
S'il me faut choisir, mais j'aime aussi bien le style d'Olivier Marchal que celui de Josée Dayan, je donnerai sans doute une petite préférence à Josée Dayan. J'ai bien aimé sa traduction de la petite musique de Fred Vargas. Epoustouflante interprétation de Charlotte Rampling et Jean-Pierre Léaud (Quel casting !), superbes paysages du Mercantour pour l'homme à l'envers. Hélas, je n'avais pas de référence littéraire pour Braquo, et sans doute le côté sombre et violent, tout à fait caractéristique de l'oeuvre d'Olivier Marchal, m'a un peu heurtée.Un très bel effort de production de fiction française, qui s'exportera bien je l'espère. Comme la sublime Hélène Fillières, incarnant Camille Forestier et dont on a tous en mémoire la composition magistrale de "Mafiosa" (dont j'attends la suite avec impatience).
Et puis, un bravo pour le directeur de casting qui a choisi Corinne Masiéro pour incarner l'inénarrable inspecteur Violette Retancourt, colosse de gentillesse et de courage, ici gratifiée d'un solide accent chtimi, aux côtés de Jacques Spiesser, toujours égal à lui-même en très convainquant Danglard.
En ce qui concerne Braquo, j'attends la sortie de la série en DVD....