14 novembre 2009

Histoire de canapés

Ce matin, dès huit heures, branle-bas de combat !

L'entreprise chargée de la livraison de notre nouveau canapé m'a informée que nous serions livrés ce matin entre 9 et 11. La question cruciale étant : va-t-on pouvoir ouvrir à deux battants la porte d'entrée (collée depuis que nous avons fait repeindre !) afin de le laisser entrer, et surtout comment extraire le précédent....Soucis superflus, les canapés se sont salués contre la porte et le chassé-croisé s'est passé sans heurt dans la cour, tout en coussins de plumes et de mousse.

A y réfléchir un peu, je me demande si cette soudaine angoisse ne recèle pas un regret, un remords.....J'entretiens en effet une relation assez étrange avec les canapés de mon salon, faite de tendresse et de souvenirs partagés...Et, à regarder avec attention ces vieilles photos, je me souviens qu'en 1978, j'étais blonde, et qu'il faut comparer la petite bouille de Florence et son air un peu dubitatif devant sa petite soeur Victoire nouvelle née, et juste au-dessous, la même bouille brune de Romane, devant son petit frère Dorian en 2007...

Notre premier canapé fut acheté l'année de notre mariage, lorsque nous avons emménagé au 111 rue de Reuilly en 1968. C'était un canapé recouvert de Dralon vert olive, de marque Burov. Chez le détaillant - boulevard Saint Antoine - le vendeur, gratifié d'un très fort accent "pied noir", nous en vantait les mérites : "Vous verrez, dans trente ans, vous en serez toujours contents !"

Eh bien, il avait raison ! Après dix déménagements, le canapé, recouvert d'un tissu similaire, fait encore de beaux jours au Calfour.....avec son successeur identique (on ne change pas une équipe qui gagne) et qui a "fait" quinze ans à Paris. Ensuite, il y eut une mauvaise expérience en tissu blanc moucheté de bleu, donnée à Olivier et qui, je suppose, existe encore dans sa belle maison de l'Allier, ensuite, un IKEA en cuir aujourd'hui encore chez Victoire, enfin, le canapé à accoudoirs en bois et couleur brique que j'ai récupéré en 1997, lorsque mes parents ont quitté Paris !

Que de petits-enfants avec leurs cuillères de bouillies, que de siestes après le déjeuner, que de Noëls où le canapé se transforme en barque chargée de trésors, que de photos de famille....

Mais il fallait bien se décider car, décidément, celui-là, il avait fait son temps. Plus tellement confortable, plus très frais non plus...Finalement, nous nous sommes décidés pour ...Un autre Burov (modèle : Valensole), en cuir vachette rouge, fabriqué en Maine et Loire. Livré dans les temps, exactement à l'heure convenue, par deux jeunes hommes habiles et costauds, polis et efficaces.

Hum...Le confort ! Je ne vous dis que çà ! Et celui-là, je vous le promets, il nous enterrera !