01 décembre 2009
Audrey Hepburn, le style personnifié
Amateurs de cinéma et fashion victims, vous n'avez plus que la journée de demain pour aller admirer à Paris la garde-robe de la star des stars des années 60, mise en vente à Londres le 8 décembre prochain par Sotheby's.
Un nombre significatif de ces tenues ont été portées dans le film de William Wyler "Comment voler un million de dollars", avec Peter O'Toole, dont l'action se déroule à Paris.
Née en 1929, Audrey Hepburn était la fille d'une baronne hollandaise et d'un banquier anglo-irlandais. Elle mesurait 1,70m et sa minceur était légendaire. Elle mit fin à sa carrière à 37 ans pour s'occuper de ses enfants et de ceux du monde comme Ambassadrice de l'Unicef. (50% du produit de la vente ira à son Children's Fund)
Son style fait de simplicité et de rigueur, doit beaucoup à son grand ami le couturier Hubert de Givenchy, qu'elle inspirait. Je ne sais si l'émotion ou l'admiration l'emportent lorsque je vois ces 40 superbes vêtements de si près. Quelques uns émanent de couturiers célèbres (Yves Saint-Laurent), d'autre moins en France (Rose Bertin). Sans conteste, ce sont les robes et les tailleurs de Givenchy qui dépassent en beauté formelle tous les autres.
Petits cols, boutonnage avec boutons boule teints à l'échantillon, petites surpiqures, devant appuyé, manches trois-quarts à porter avec des gants longs, dos très plat à la manière de Watteau, chapeaux ronds sur le dessus du chignon, voilà des détails caractéristiques
Et pour moi, une émotion supplémentaire, surtout devant le n° 129 (ici à gauche) : un ensemble veste et manteau en brocatelle tissée de fils d'argent, datant de 1966. En effet, ma cousine Line Pellegrino était première main à l'atelier "tailleur" de la célèbre maison de l'avenue Montaigne. Un usage voulait que les chutes de tissu, ce qu'on appelait la "gratte", étaient attribuées de façon équitable aux ouvrières après la coupe des modèles. Parfois, il en restait assez pour confectionner une robe...sans la griffe du Maître, mais selon son patron. J'ai eu ce privilège, à 19 ans, de porter une robe de cocktail pour le bal de Sciences Pô 1966, taillée dans ce tissu et dotée d'un décolleté rectangulaire assez plongeant dans le dos, et des épaules assez larges. Je ne sais pas ce qu'est devenue cette robe. Si je l'avais gardée.....
Plus tard, Line et sa compagne Monique m'offrirent un de mes cadeaux de mariage les plus prestigieux : un tailleur blanc en lainage pour le mariage civil (Line était mon témoin) et un somptueux manteau de shantung ivoire pour la cérémonie religieuse. Ces deux-là, je les ai conservés.Voilà pourquoi j'ai eu tant de plaisir à regarder ces robes magnifique, en souvenir de la si jolie et talentueuse Audrey, à la coupe impeccable dans la plus pure simplicité, des vêtements qui pourraient se porter aujourd'hui sans aucune datation particulière. La mode absolue, en somme.
Et lorsque vous feuilletez le catalogue, vous serez surpris des estimations : à cette vente, des pièces d'accessoires sont présentées pour des prix très abordables (et la livre sterling est faible en ce moment), et vous ne risquez pas de ne pas entrer dans les mensurations d'Audrey : poitrine 86, taille 56, hanches 82 !
Sotheby's à Paris, de 10 h à 18 h, 76 rue du Faubourg Saint Honoré, entrée libre.