Un polar des années 30, à nouveau.

Bien écrit, bien traduit - par Anne-Marie Carrière - ce livre nerveux et tendre nous plonge dans les affres d'un complot visant à discréditer un jeune sous-secrétaire d'Etat aux Affaires Etrangères, en le faisant chanter au sujet d'une prétendue fuite de documents provenant de ses services ou, même d'une personne qui lui serait chère. Le maître-chanteur est très fort, il n'a aucun scrupule, use de subterfuges vraiment inattendus. Le Jeune Gilbert Denny n'a trouvé de solution que dans le suicide.
Nous trouvons sa jeune veuve, la ravissante Rosalind, dix huit mois après le drame, mal entourée d'amies pas toujours bien intentionnées, qui essaie de refaire surface. Elle se rapproche du secrétaire particulier de son mari, Jeremy Ware, qui a eu beaucoup de mal à retrouver un emploi - nous sommes bien en pleine crise économique - auprès d'un autre homme politique aux dons oratoires évidents mais au caractère particulièrement désagréable.
Rosalind est persuadée que son mari ne s'est pas suicidé, qu'on l'a assassiné...Mais pourquoi ? Elle s'en ouvre à son vieux cousin, homme des services secrets. Avec l'aide de Mr. Smith, un érudit proche des sphères du pouvoir, et en compagnie du jeune Jérémy, menacé lui aussi par une cabale infâme, ils vont réussir à déjouer le complot.

Totalement décalé, mais parfaitement huilé, ce mystère tient en haleine quatre bonnes heures de rang. Idéal pour un retour en train de la campagne. Pas de flic super malin, pas d'analyses scientifiques, seulement une fine étude des comportements humains et surtout féminins, dans un nuage de poudre de riz et de parfum évanescent. Le polar, c'est vraiment un genre où les britanniques, et surtout les femmes, sont experts !

Editions 10/18, collection "Grands détectives", 282 p. 7,50€