23 janvier 2010

Une journée à pieds dans Barcelone

Ni Vicky, ni Cristina, mais seulement Barcelona…..

Une vraie jouissance, partir à l’aventure dans les ruelles du Barri Gotic, à partir de notre petit hôtel situé devant l’église Santa Maria del Pi.

Nous avons commencé nos pérégrinations par la cathédrale et son merveilleux cloître, où, curieusement comme au Capitole, des oies pas sauvages du tout pérorent autour de la fontaine. Edifice gothique superbe, doté d’une crypte de sainte Eulalie largement béante côté nef, avec un chœur et des stalles de bois ciselé à l’extrême. Nous avons aussi beaucoup apprécié le retable de la Transfiguration de Bernat Martorell, avec un Christ portant une riche dalmatique de brocart et qui semble venir vers nous.

Dans la même veine d’émotion architecturale, je donnerai cependant la palme à l’église Santa Maria del mar située à quelques encablures de la cathédrale. Construite en 59 années seulement, consacrée en 1384, son homogénéité de style et ses dimensions frappent par l’ampleur et la rigueur. De longs et fins piliers entourent le chœur comme à Toulouse. Sur les vantaux du portail, une évocation des portefaix qui charrièrent les moellons sur leur dos pour la construire.

Revenons au siècle dernier et à l'art moderne. Barcelone abrite un fantastique musée Picasso, logé dans cinq demeures gothiques et baroque de la Carrer de Moncada. Ici, on découvre avant tout les premières années du génie, lorsqu’il peignait à 15-16 ans, des portraits d’abord tout à fait classiques puis d’un réalisme émouvant. Le portrait de sa tante Pepa, plusieurs autoportraits aussi. Il signe tantôt Ruiz, tantôt Ruiz-Picasso, il se cherche. Il excelle rapidement dans tous les genres et veut aller plus loin. D’abord la période bleue (le fantomatique portrait du fou), la période rose, puis la rencontre fondatrice avec Diaghilev et le travail sur les décors du ballet Parade, son mariage avec Olga Kokhlova, les premiers essais cubistes, une invraisemblable série d’études sur les Ménines, quelques toiles réalisées à Cannes évoquant irrésistiblement Matisse. Des œuvres capitales, et pas souvent vues. Il est vrai qu’il produisit tant !

Un après-midi consacré à la Barceloneta, ce quartier de rues en damiers, si étroites que l'on peut presque se tucher d'un balcon l'autre, avec toujours le linge aux fenêtres par ce temps splendide, la remontée par le port en plein soleil puis las Ramblas, une station sur l’adorable place Royale et ses incroyables réverbères signés Gaudi.

A chaque instant, je pensais voir surgir la belle Charo. Mais non, Montalban n’est plus, il est mort en 2003 à l’aéroport de Bangkok, mais son âme rôde encore en ces lieux…..