La promotion de ce nouveau livre de témoignage du créateur du GIGN a été bien faite. Nous avons entendu quelques interviews de Christian Prouteau, où contrairement à l'image que nous en avions gardée, surtout après maintes implications judiciaires dont nous n'avions pas vraiment retenu l'issue, l'homme nous est apparu sincère. Nous avons acheté le livre.....

La quatrième de couverture commence ainsi : "De 1982 à 1995, Christian Prouteau a été chargé de la sécurité de François Mitterrand et de ses proches. Il avait créé le GIGN, affronté les plus grands dangers : il ignorait les voies détournées des manœuvres politiciennes… Il plaçait le respect de la vie au-dessus de tout : il s’est aperçu qu’on pouvait en faire fi dans les arcanes du pouvoir… Il n’avait pas voté pour le Président : il a été conquis par l’homme, dont il nous brosse ici un portrait surprenant… Il a dû surveiller, « écouter » les ennemis potentiels de l’État, sur ordre : il en a résulté un procès humiliant, qu’il a assumé, mais non sans douleur.

Le style est simple, le "nègre" (car je suppose qu'il y en a un pour la mise en forme de ce type de récit) a bien travaillé. Apparait un homme "carré" comme il sied à un militaire, Gendarme et fils de gendarme (haut gradé tout de même), fier de son uniforme et totalement dédié au service public. Même lorsqu'on fait appel à son expérience pour défendre un Président pour lequel il n'a pas voté. Mais c'est l'élu de tous les français, un homme particulièrement séduisant et qui va le séduire au-delà de tout ce que l'on peut imaginer. Comme Mitterrand savait le faire. La mission la plus délicate est de protéger l'anonymat - tout relatif étant donné le nombre de personnes dans la confidence - de Mazarine Pingeot et de sa mère.

Christian Prouteau est un incorrigible naïf. Son parcours n'est pas dénué d'embuches, mais il fait ce qu'on lui demande de faire. Aujourd'hui, il "balance" tous ceux qui lui ont manqué (Edwy Plenel, le juge Vallat, le capitaine Barril, le gendarme Beau, Albin Chalandon, Fabius, Chirac et Sarkozy.... Ce sont des affaires pas toujours très propres, il veut montrer qu'il a injustement "porté le châpeau" et veut s'expliquer une nouvelle fois. Pas de révélations fracassantes toutefois, des explications parfois embrouillées. des règlements de compte pas toujours bienvenus.

La petite demoiselle et autres affaires d'Etat, 285 p. Editions Michel Lafon, 17,95€