A propos des blagues de "Premier avril"
Parmi d’autres, une des origines de l’expression « Premier avril » serait celle-ci qui, à défaut de me sembler vraisemblable, est pleine de rebondissements :
Un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue
dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en
traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d'avril. Certes le duc
Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de
Toul et le chapeau de cardinal par politique d'Etat, avant d'épouser à
Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine,
fille de Henri II. Puis, s'étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu'on voulait
le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes.
Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière à la nage, il
sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte
pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément
choisi la date du 1er avril pour s'échapper et tromper les
Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait
journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son
déguisement et, l'ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se
figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d'avril,
en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la
princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès
du cardinal Infant.
Une autre opinion plus sérieuse fait remonter l'origine de la coutume au changement
opéré sous Charles IX, quand l'année, qui jusqu'alors avait commencé le
jour de Pâques, dut s'ouvrir le 1er janvier. Les étrennes du
premier de l'an furent donc offertes trois mois plus tôt, et il ne resta dès
lors pour l'ancien premier jour de l'an que des félicitations pures et simples,
auxquelles les mauvais plaisants ajoutèrent des cadeaux ridicules ou des
messages trompeurs.
Selon
Alain Rey et le Dictionnaire culturel en langue française enfin, la locution
évoquerait : l’entremetteur (1466) « le souteneur, le « maquereau »
(1509) par jeu de mots sur les deux sens du mot, avril étant le début de la saison de la pêche.