19 octobre 2010

Azulejos, façades historiées, pavages ondulés

Je ne vais pas vous raconter notre séjour de manière chronologique, ce serait incohérent car nous n'avons cessé de sauter d'un tram dans un bus au gré de nos envies...

Mais je commence par une de mes passions, l'azulejo...Et à Lisbonne, il y a un musée national, merveilleusement installé dans le couvent des franciscaines déchaussées de la Mère de Dieu, et puis, à chaque coin de rue, de merveilleux tableaux de saints, en bleu le plus souvent, mais aussi de couleurs plus variées.

Le mot Azulejo vient de l'arabe "Al zulaydj" qui signifie céramique peinte. Au Maroc, on taille ces carreaux émaillés en fins éclats géométriques pour en faire des zelliges. Ici, et en Espagne aussi, on les peint en décors charmants ou extravagants, depuis le XIVème siècle.

De nombreuses maisons patriciennes, en particulier celles qui ont résisté au seïsme de 1755, comportent de somptueux soubassements intérieurs en azulejos.

Mais ensuite, ces carreaux décorés servirent aussi à masquer les fissures des façades des maisons qui avaient résisté...Et la tradition de recouvrir l'ensemble de la façade de ce revêtement auto-nettoyant s'est imposée...

Avec les azulejos, on entre aussi dans l'univers de la bande dessinée : regardez ce panneau de facture hollandaise : ici est rassemblée en 36 cases l'histoire de l'Ancien et du Nouveau Testament....

Le dernier jour de notre séjour à Lisbonne, par exemple, nous avons eu le bonheur de pouvoir visiter la maison où vécut les 45 dernières années de sa vie Amalia Rodriguez (1920-1999), qui est devenue un musée, visité par des admirateurs du monde entier.

Cette maison relativement modeste, que la célèbre fadiste a acheté avec l'argent de ses premiers succès, date d'avant le tremblement de terre ; elle est située rue Sao Bento, sur une colline à l'ouest de la Baixa.

Elle est restée meublée comme au dernier jour, avec notamment de merveilleux azulejos du XVIIIème siècle. De nombreuses robes de scène de l'artiste y sont également présentées et commentées par de charmants accompagnateurs.

Partout encore, les trottoirs sont pavés de petits cubes de silex crème et noir, en vagues évoquant la mer ou en motifs géométriques. C'est joli, mais glissant, et pas toujours plat car le sable sur lequel sont posés ces broderies de pierre n'est pas stable.

Raison de plus pour regarder à la fois où on met les pieds et où on découvre des tableaux à ciel ouvert en regardant les murs. Et partout, un gout exquis, une habileté dans le trait et les couleurs, une élégance et une gentillesse que l'on retrouve dans l'infinie politesse de chaque lisboète.

Venez en voir davantage sur le diaporama en haut à droite......