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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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20 février 2012

La dés-Intégration, film de Philippe Faucon

afficheConcis (1h 18 exactement), acéré comme un rasoir, épuré de tout manichéisme, ramassé, décapant, ce film montre l’absurdité de notre société où le racisme ambiant mêlé aux effets de la crise économique conduisent certains jeunes à l’anéantissement.

Philippe Faucon, le réalisateur, l’exprime ainsi : "Dans mon film, la dérive radicale et violente a aussi un sens métaphorique : elle est le symptôme révélateur d’un état de société miné. Ali a le sentiment que la fermeture sociale qu’il subit malgré son investissement est la suite directe de l’exclusion vécue avant lui par ses parents. Le terrain est préparé pour que soient récupérés par le personnage de Djamel la frustration, le désespoir, la colère, le morcellement identitaire."

AliNous sommes dans une cité calme de la banlieue lilloise. Ali prépare un bac pro et il est bon élève. Il n’y a qu’à voir les notes abondantes qu’il prend de ses cours et qu’il va, dans un moment de désespoir, déchirer comme signe de renoncement à ce monde qui le rejette, comme il a rejeté dans cette sorte de ghetto ses parents une fois utilisés jusqu’à la mort lente du père, hospitalisé pour avoir travaillé là où aucun français n’acceptait d’aller ou sa mère, qui fait des ménages.

Aucun employeur ne lui propose de stage. Seul un empli de cariste en intérim lui est offert, pas en rapport avec sa qualification. Désillusions, frustration, constat que « les dés sont pipés » pour ces jeunes français qui essaient de s’en sortir. Il est mûr pour la prise en main d’un aîné manipulateur, qui lui inculque ce qu’il y a de plus radical dans sa religion, le convainc de se retirer de sa famille et du monde. Ainsi, endoctriné dans la violence,  il est déjà mort sans le savoir. Juste vivant le temps nécessaire au sacrifice de sa vie. Devenu une arme fatale. Pour lui en tous cas.

mèreLe film est beau. Simple. Les acteurs fantastiques : Rashid Debbouze (Ali), Yassine Azzouz (Djamel, l'imam "caché"), mais surtout la mère (Zahra Addioui), le frère « intégré », – qui va épouser une française et dont les enfants porteront des prénoms chrétiens – sa sœur, qui ne se sent pas obligée de se voiler ….

Un film qui nous fait sentir combien nous devons tous nous sentir responsables, chaque jour …

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