Quitte à visiter une cave et des chais, autant choisir un grand nom ...

Ce fut Beychevelle - baisse les voiles - quatrième cru classé selon le classement établi en 1855 et jamais remis en question depuis. Pourquoi ce nom ? En raison de l'un des propriétaires les plus prestigieux du domaine, le duc d'Epernon, favori du roi Henri III et Grand Amiral de France. En signe de respect, les bâteaux qui croisaient devant le parc, sur la Gironde, devaient baisser leur voile. Ainsi comprend-on le symbole du domaine : un drakkar à proue de griffon, la voile à demi affalée.

Le château actuel fut édifié en 1757 par le marquis de Brassier. il ne se visite pas mais sert de cadre à des manifestations de prestige.

C'est surtout aujourd'hui une exploitation de 260 ha dont 90 de vignes, plantées densément, jusqu'à l'abord même des bâtiments, propriété à 50/50 du groupe Castel et du groupe japonais Suntory, après avoir été le fleuron, trois générations durant, de la famille Achille-Fould.

Une soixantaine de personnes y sont employées à l'année, le double au moment des vendanges qui se font naturellement à la main. On égrappe ensuite le raisin, puis on trie minutieusement chaque grain avant de les mener à une première fermentation en cuve, puis à un élevage en barriques. Un processus particulièrement complexe d'assemblage permet d'obtenir ce grand vin de garde, qui ne peut commencer à être dégusté qu'après plusieurs années de vieillissement en bouteille. Ce qui en explique le prix : autour de 100€ la bouteille, autour de 45€ pour le second vin, conçu pour être bu plus vite, l'Amiral de Beychevelle.

Toute la commercialisation est confiée aux négociants. Très peu de vente directe ... Nous avons tout de même rapporté un petit carton d'une troisième production plus modeste, classée Haut-Médoc, nettement plus accessible, et surtout à boire tout de suite, enfin, il faudra tout de même une bonne occasion ...

Une visite guidée fort instructive en tous cas, d'un fleuron du Médoc