Une lumière jaune recouvre Paris ce matin. Le temps est maussade et moi, je me traîne de mon lit à mon fauteuil. Nous avons renoncé à notre séance rituelle de cinéma du samedi soir et nous avons d’un œil blasé re-regardé trois épisodes successifs d’une série américaine dont nous connaissions le dénouement.

Je tousse comme une malade, ma voix est cassée, j’ai une sinusite particulièrement sévère. Et je sais que la seule chose à faire est d’attendre que ça se passe. Quand donc aurions-nous un peu de beau temps …

Une bonne nouvelle, dont je n’ai pas parlé jusqu’ici, l’élection du Pape, qui semble montrer une ligne politique particulièrement favorable aux plus humbles. Francesco présente une allure ouverte est sympathique, c’est tout ce que l’on peut en dire.

Pour moi, un petit clin d’œil : son nom de famille est typiquement piémontais et d’autre part il faut se souvenir que Francesco est un surnom donné au fils de famille aisée qui renonça à tous ses bien et privilèges pour évangéliser les siens. François d’Assise avait pour père un riche marchand qui faisait commerce essentiellement entre la France et l’Italie. C’est à ce titre que fut attribué le surnom « el Francesco » à son fils, c’est-à-dire "le français". Je ne suis pas certaine qu’à cette époque troublée où bien des guerres entre les deux pays avaient lieu, ce surnom ait représenté un compliment …

En tous cas, ce qui me désole, c’est cette aptitude inouïe à aussitôt dénigrer le nouvel élu au titre de ses actions antérieures. On reprochait à Benoit XVI d’avoir été membre des Jeunesses Hitlériennes. A François, on reproche son silence pendant la dictature militaire, du temps où il exerçait la fonction de général des Jésuites. On ne fournit aucune preuve, mais cela fait vendre du papier.

Moi, j'ai admiré l'humilité et la simplicité de cette passation de pouvoir inattendue, et j'espère que des paroles de confiance seront douces à tous ceux qui souffrent dans la monde, alors que nous jouissons d'un confort à jamais égalé.