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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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11 juillet 2013

La mécanique des dessous, exposition aux Arts Décoratifs

 

affichedessousDans une pénombre intimiste, voici contée une histoire indiscrète de la silhouette, aussi étrange que pleine d’humour. A travers les siècles perdure en effet une constante : comment les hommes et les femmes usent de subterfuges pour paraître différents de leur état naturel. Avec des rembourrages, des coussinets, des corsets étroitement lacés, des armatures articulées en bois, en fanons de baleine, en métal, en crin, en bourrette de soie, en laine, en bouillonnés de dentelle.

les filles et les crinolines

tournure

Car les hommes ne sont pas en reste. Au XVIIIème siècle, on jauge l’importance de la virilité au diamètre des mollets. D’où la pratique de bas de soie rembourrés à cet endroit. Mais aussi du capitonnage au niveau des épaules (dans ma jeunesse on ajoutait du padding aux épaules des costumes), à l’intérieur de l’habit de cour …

Moins choquant, tout de même, que les braguettes en forme de pénis dressé des chausses ou moyen-âge et des armures du XVIème siècle …

dessoustroublants

volets d'allaitement

corps à baleines (2)

 

superbe travail de surpiquage

Evidemment, ce sont les corsets qui ont la vedette : au XVIIème siècle on coud la "pièce d’estomac" entre les deux rives du « corps », puis on attache les manches à l’aide de rubans.

Pour les femmes en attente d’enfant, on ménage un laçage sur les côtés, ou des volets pour l’allaitement. La silhouette aristocratique doit exprimer une stature très droite, absolument ficelée. On se demande comment les jeunes filles et les femmes pouvaient respirer, ou simplement de pencher en avant … en tous cas, elles ne pouvaient s’habiller seules.

paniers et bas rembourrés

robe à la Polonaise

robe de mariée à paniers

tournure

Il y a aussi les paniers, plus ou moins articulés, escamotables, rétractables pour franchir les portes … Ils vont muter en crinolines (bien plus confortables, paraît-il (?), en tournures – la plus originale est dite en « queue d’écrevisse » - et faux-culs tandis que la poitrine est « unifiée » au début du XXème siècle, sous un collet très monté.

Poiret et Chanel libèreront la femme de son carcan, et on commence bientôt à soutenir les seins par des bretelles au lieu de les refouler en étranglant la taille. Voilà le soutien-gorge, qui inspirera bientôt les couturiers comme Jean-Paul Gaultier. Dans les années 50, c’est le règne de la gaine, du combiné, des jarretelles et des guêpières affriolantes.

Ce qu’il faut retenir, c’est la richesse de facture de ces dessous : brodés, façonnés, incrustés de dentelle, surpiqués … De véritables œuvres d’art, riches aussi en technologie et à la coupe extrêmement structurée . Emouvante aussi, dans la dernière salle, la succession des silhouettes de la femme idéale à travers les diktats de la mode.

 

 

Et très amusant aussi : la possibilité pour les messieurs comme pour les femmes d'aujourd'hui, d’enfiler ces accessoires pour se rendre compte de façon tactile de la contrainte que représente un corset ou d’un pourpoint.

corset

suspensoir

En filigrane, la réflexion immémoriale - et non contemporaine avec la dictature des marques de luxe - sur  le « paraître », la nécessité de se conformer à la norme sociale … jusques et y compris aujourd’hui où il faut être « naturelle », donc mince et bronzée…

Je recommande de prendre le temps de regarder les vidéos (extraits de films-cultes comme Autant en emporte le vent ou Les visiteurs, publicités pour les gaines et soutiens-gorges, ou plus hilarant, le pastiche de publicité années 50 pour la marque "Le slip français"). Tout est fait, dans cette exposition pour montrer, expliquer, faire sourire et réflechir ....

Au Musée des Arts Décoratifs – Mode et textile - 107 rue de Rivoli  75001 Paris – exposition jusqu’au 24 novembre, fermé le lundi. 9.50 € - Tél. : 01 44 55 57 50

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