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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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21 octobre 2013

Berlin 1885, la ruée sur l’Afrique, docu-fiction de Joël Calmettes

larueesurlafrique

En introduction à l’exposition « Initiés, bassin du Congo » présentée actuellement au musée Dapper, la projection de ce documentaire « en costumes », construit à partir des minutes de la Conférence de Berlin (15 novembre 1884 – 26 février 1885) fournit des éclairages inédits sur la philosophie et le déroulement ultérieur des colonisations européennes en Afrique centrale et la situation souvent devenue explosive des pays découpés selon les décisions des Grandes Puissances de ce temps.

pierrelouisrajot

Sur la forme, le réalisateur souligne que les comédiens choisis pour tenir les rôles des négociateurs n’ont ajouté aucune émotion au texte qui leur était soumis, transcription stricte des échanges – en français, langue diplomatique par excellence – de la conférence. Et, miracle ou grand talent, tout sonne juste. La réalité est encore plus « dramatique », même proférée en termes choisis, que n’importe quelle fiction. Le casting ne réunit que des professionnels confirmés. Jacques Spiesser incarne un Bismarck ressemblant de façon fantastique aux gravures de l’époque, Pierre-Loup Rajot (le personnage d’Hugo dans la série française d’experts R.I.S.) le Baron de Courcel, plénipotentiaire français, tout en finesse avec sa belle moustache, et enfin Hervé Dubourjal (Sanford) que l’on connaît mieux en père de famille excédé d’avoir à payer les abonnements téléphoniques de toute la famille et qui se réveille la nuit pour discuter avec son chien …

leshomesdelaconférence

jacquesspiesserBismarck

 

 

 

 

 

 

Un film bien construit, à la fois plaisant et didactique : les puissances se réunissent, à l’initiative de Bismarck qui souhaite panser un peu les plaies de la France après 1870 (et surtout que la France ne remette pas sur le tapis l’Alsace et la Lorraine) et lui ménager des compensations en Afrique. L’Angleterre poursuit son projet d’établir une zone de libre circulation commerciale sur le plus vaste territoire possible – et le bassin du Congo occupe pratiquement tout le centre de l’Afrique, la Belgique, qui a fondé une « Association Internationale du Congo » veut voir reconnaître cette entité comme Etat, que le Roi Léopold II s’empressera d’annexer à la Couronne ; on se demande si l’Empire Allemand, en favorisant cette reconnaissance ne songe pas déjà à absorber la Belgique et sa colonie, La France veut sauvegarder ses possessions au Gabon (entre autres) …

Bref, autour de la table, bien entendu, aucun représentant des Africains. On prend des dispositions pour interdire tout commerce d’esclaves, mais il ne viendrait à personne l’idée d’étudier les traditions locales. La colonisation, chacun en étant alors totalement convaincu , apporte tant de bienfaits ! Ce qui est le plus cocasse est que les richesses humaines et minières de ces territoires encore largement inexplorés, restent totalement ignorées des négociateurs !

l'Afrique en 1875 A méditer : cette carte de la présence européenne en Afrique en 1875, avant les prises de possessions des uns et des autres ...

« Voir grand, négocier petit » est l’un des chapitres de ce film ….une conclusion si habituelle à toutes les rencontres internationales censées résoudre des problèmes brûlants. Les coulisses de la colonisation telles qu’on ne nous en a pas beaucoup parlé en cours d’histoire. Un film diffusé une seule fois sur ARTE en février 2011, mais qu’on peut se procurer en DVD dans sa collection « Histoires ».

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