Je sais bien que la tradition de l'arbre de Noël est d'origine païenne … une coutume qui nous viendrait d'Allemagne symbolisant le renouveau de la vie. Néanmoins, elle est ainsi « labellisée » par le Bienheureux Jean-Paul II qui déclarait :

« [..] on trouve souvent à côté de la crèche le traditionnel sapin de Noël, une tradition elle-aussi très ancienne, qui exalte la vie. En hiver, le sapin toujours vert devient la marque de la vie qui ne meurt pas. C'est habituellement au pied de l'arbre de Noël décoré que sont déposés les cadeaux. Ce symbole est tout aussi parlant en clef de lecture chrétienne car il rappelle l'Arbre de la Vie, image du Christ, don suprême de Dieu à l'humanité. »

Il n'empêche, du plus loin que je me souvienne, la célébration de la nuit de Noël revêtait une importance particulière dans notre famille : l'excitation était à son comble et mes parents y consacraient beaucoup d'énergie.

Le sapin y tenait une grande place et le repas était fabuleux. Nous échangions les présents juste avant de passer à table, sans attendre le lendemain, mais je ne me souviens pas qu'on m'ait raconté des histoires de père Noël descendant de la cheminée.

Sauf une seule fois, je devais avoir dans les quatre ans. Mon père avait comploté, avec notre vieil ami qui demeurait à l'étage juste au-dessous du nôtre, qu'il viendrait toquer à notre porte en portant un sac de cadeaux, juste avant le repas, déguisé en Père Noël. Las, je crois bien que je l'ai reconnu aussitôt à sa démarche, ou à son odeur, et que j'ai crié « Mais c'est Tonton ! » … Patatras ! Je crois que le viel homme, et surtout mon père, étaient bien plus déçus que moi.

C'est en pensant aux yeux brillants de mes petits-enfants que je me suis affairée à parer, une fois encore, le traditionnel sapin. Je en regrette qu'une chose : notre fleuriste habituel, qui nous livre la "bête" depuis des années, ne vend que des sapins Nordmann qui n'ont pas le charme, ni l'odeur des épicéas de mon enfance.