C'était l'un des objectifs de notre petite virée en Normandie, symétrique du musée de la Grande Guerre de Meaux.

Au moment où nous constatons chaque jour que la guerre s'étend au proche-Orient et à l'est de l'Europe, visiter un musée moderne dédié à la notion de Paix me fait irrésistiblement penser à l'utopie de la SDN, ancêtre de l'ONU d'aujourd'hui.

Pourtant, le « voyage historique » ici proposé par scénographie relativement sobre, est nécessaire. Si les derniers témoins directs du conflit disparaissent, les faits demeurent, ainsi que les objets de la vie quotidienne des temps de la Seconde Guerre mondiale.

L'histoire est racontée de façon objective, sans doute un peu académique pour les jeunes générations, souvent fascinées par la violence partout étalée dans les médias et bien éloignés de la réalité sanglante des champs de bataille, des mécanismes diplomatiques qui déclenchèrent les conflits ou aujourd'hui s'efforcent de les contenir.

Ce qui m'a beaucoup intéressée : les souvenirs de la vie quotidienne du temps de guerre : affiches de propagande, littérature française antisémite, revues, recueils de conseils pratiques, mode, livres de chants de marche pour les soldats du Reich … une vraie machine"Enigma" qui permit de décoder les messages de sous-marins de la Kriegsmarine, mais sans explication suffisante ...

Beaucoup d'audiovisuels qui permettent de se reposer quelques instants, peu de matériels – les musées thématiques pullulent dans toute la région – une boutique très diversifiée pour ne pas manquer de ramener des souvenirs au pays …

Je reste toutefois déçue de l'aménagement du Bunker abritant jadis le commandement de la 716ème Division allemande qui coordonnait le dispositif de défense de toute la région. C'est un tunnel long de 70 mètres par 5 de large, qui forme un nouvel espace d'exposition du musée. J'aurais apprécié y trouver la reconstitution des bureaux tel qu'ils étaient meublés à l'époque : une sorte de « War Rooms » comme on peut en voir à Londres ou à Singapour, car, malgré le fond sonore qui évoque davantage le crépitement des machines à écrire que l'angoisse de ces moments d'attaque, ne donne aucune idée de l'ambiance de guerre au cœur du Mur de l'Atlantique.

Mémorial de Caen, esplanade Général-Eisenhower, fermé le lundi, 19€