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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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13 janvier 2015

Le Maître du Jugement dernier, polar de Léo Perutz (1923)

 

zulma

C'est un polar fantastique … (aux deux sens du terme), publié en 1923 à Munich, traduit en français dès 1925, par Léo Perutz (1882 – 1957), un écrivain que Jorge Luis Borges admirait et qu'il qualifiait de « Kafka aventureux ». Une découverte pour moi.

L'histoire se situe à Vienne en 1909, au sein d'un cercle d'amis, elle commence dans le salon de musique garni de meubles Biedermeier de la villa Bischoff. Le narrateur est le baron von Yosh, un capitaine de cavalerie qui ne digère toujours pas que son ancienne maîtresse Dina, dont il est toujours amoureux – ou jaloux – ait épousé l'acteur Eugen Bischoff. Il y a là aussi le « duo » d'esprits positivistes : le docteur Gorski et l'ingénieur Solgrub, et Félix, le frère de Dina.

Les personnages sont en place et la pièce peut commencer. Qui est à l'origine de la vague de suicides qui emporte plusieurs artistes de manière totalement inexpliquée ? S'agit-il de meurtres, qui est le « Monstre » qui pousse ces personnes sensées à se donner la mort … On soupçonne Yosh qui aurait annoncé brusquement à Bishoff à la fois sa fin de contrat avec le théâtre et sa ruine financière. Il donne sa parole d'honneur d'officier que ce n'est pas le cas … On le croit et on l'associe à la recherche du coupable.

L'enquête est menée par ces amateurs éclairés selon les règles du genre, avec relevé d'indices et constructions intellectuelles du plus pur rationalisme, et puis, à un moment, le récit dérape vers le surnaturel, le fantastique, l'illusion et le fantasme. Jusqu'à la chute brutale où le lecteur se sent piégé devant le dédoublement de personnalité du coupable, faussaire devenu sympathique et génial manipulateur.

En prime, une immersion dans la Vienne impériale, ses rues luisantes de pluie, les cafés enfumés, les entrées d'immeubles à l'odeur de chou … Une atmosphère qui fait penser au « Troisième homme » ou au roman de Félix Vallotton « La vie meurtrière », dans une traduction impeccable qui fait lire ce polar dans un souffle. Ici, pas une goutte de sang, pas de recherche d'ADN ni d’empreintes, seulement du talent !

 

 

Le monstre du jugement dernier (Der Meister des jüngsten Tages) polar par Leo Perutz, traduit de l'allemand par Jean-Paul Capèle, éditions Zulma, 205 p. 8,95 €

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