18 février 2015
Les nuits de Reykjavik
Lorsque je vois approcher le dénouement d’une intrigue policière avec la fin du livre, je me sens toujours envahie de tristesse … C’est exactement ce qui m’est arrivé avec ce dernier ouvrage d’Arnaldur Indridason : la première enquête de son héros Erlendur, tout jeune policier affecté aux patrouilles de nuit à Reykjavik. Son quotidien : les chauffards ivres, les jeunes filles fugueuses, les violences conjugales récurrentes, les rixes de clodos qui sifflent des petites fioles d’alcool à 70% qu’ils se procurent par ruse dans les pharmacies.
Une façon de mieux comprendre la suite des enquêtes du policier taciturne, comment il est entré à la Criminelle, sa façon de ne jamais rien lâcher, son intuition. Sa gentillesse aussi vis-à-vis des plus démunis comme ces hommes devenus des loques alcooliques – ces femmes aussi, qui se donnent pour un carnet de tickets de bus – la manière dont il a rencontré la mère de ses enfants …
Il est des secrets de famille tellement lourds à porter. On savait déjà comment, enfant, Erlendur avait perdu son frère dans le blizzard et qu’il en conservait un tenace sentiment de culpabilité. Dans ce roman « initial », on apprend qu’il collectionne depuis lors tout ce qui tourne de près ou de loin à des disparitions, expliquées ou pas. Qu’il ne se sent pas spécialement bien dans son uniforme de policier de proximité. Que les chaussures réglementaires ne sont pas vraiment adaptées à la course derrière un cambrioleur qui a des révélations à faire sur ses commanditaires.
Un livre particulièrement bien écrit et traduit, à l’atmosphère froide et glauque, mais plein d’humanité. Un scénario superbement agencé, qui ménage des surprises. Une prime à la persévérance pour un jeune flic solitaire qui veut comprendre et s’attache à découvrir pendant ses heures de loisirs les circonstances de la mort d’un pauvre type qu’il a simplement croisé au cours de ses patrouilles et dont personne ne se préoccupe.
Seule difficulté : la toponymie islandaise ...
J’avais arrêté de lire les polard islandais … Je crois que je vais m’y remettre.
Les nuits de Reykjavik, polar d’Arnaldur Indridason, traduit de l’islandais par Eric Boury, Editions Métailié Noir, 261 p. 19€
Commentaires
Moi aussi, je l'ai lu. Je ne suis jamais été dans les pays du nord, mais en lisant beaucoup de polards j'ai bien compris que la vie est très difficile, il y beaucoup d'abus d'alcool et drogue ... Je ne suis pas si en France est comme ca, mais malheuresement en Italie nous avons beaucoup de violence sur les femmes, beaucoup d'homicide dans les familles, c'est vraiment triste!
Je n'aime pas mais pas du tout les polars, ........... je suis incapable de suivre les intrigues.;par contre la littérature islandaise: Rosa Candida, Lettre à Helga.
Les islandais ont une grande culture par la lecture à cause de l'isolement des villages..jusque dans les années 70, il y avait une bibliothèque ou un référent bibliothèque même dans les petits hameaux.
Moi aussi j'ai beaucoup aimé ce livre. Il y a aussi " La femme en vert" qui est très bien.