Les Confessions, film de Roberto Ando
Un film que l'on peut se dispenser d'aller voir ...
C'est encore un film à thèse, celle de la décadence : le gouvernement du monde est aujourd'hui entre les mains de financiers totalement indifférents aux souffrances des innocents et des pauvres. Seule compte l’accumulation du capital, la solidité du système bancaire international. Quitte à pressurer les pays qui ont accumulé un endettement irremboursable … comme la Grèce ou … l’Italie, justement.
Comme une pièce de théâtre classique, la tragédie se déroule en un même lieu – un luxueux hôtel balnéaire de la côte baltique allemande – un même temps – le week-end juste avant l’ouverture des marchés financiers – une même action : résoudre l’énigme du suicide du Directeur du FMI (Daniel Auteuil) à la veille d’une décision cataclysmique mais qui ne remporte pas l’unanimité.
Curieusement, le Directeur du FMI a invité à cette réunion du G8 trois personnalités du monde réel : une jolie écrivaine au succès mondial pour ses livres pour enfants (JK Rowlings ?), un musicien de génie (Bob Dylan ?) et un moine chartreux auquel le Directeur souhaite se confesser.
Sauf que quelques heures après que le père Salus soit sorti de la chambre de Daniel (Roché-Auteuil), on retrouve le Directeur suicidé à l’aide d’un sac en plastique, celui qui enveloppait l’enregistreur miniature acheté par le père Salus à l’aéroport et avec lequel celui-ci enregistre le chant des oiseaux. Mais tout le monde croit qu'il a enregistré le secret de la décision à venir ...
Bien entendu, il s’agit d’une parabole, et le propos du réalisateur n’est sans doute pas la vraisemblance : les ministres des finances n’ont ici aucune crédibilité, il n’y a aucun sherpa … L’idée est d’évoquer la responsabilité des décideurs, leur inhumanité, leur crise de conscience éventuelle, leur capacité à éviter - par tous les moyens y compris le meurtre - toute fuite d’information qui pourrait faire plonger les marchés financiers.
Face à ces hommes puissants, le moine. Il ne trahit naturellement rien des confessions qu’il a reçues. Sa sagesse et ses silences sont sa meilleure défense. Mais le film n’est en rien convainquant. J’aimais mieux Vivà la liberta (du même réalisateur) ou La grande Bellezza (de Paolo Sorrentino) où Toni Servillo était beaucoup plus drôle, même d’un humour grinçant.
Avec Corinne Nielsen, Marie-Josée Croze, Moritz Bleibtreu, Labert Wilson ... et un superbe chien !