Emmanuel Macron, Président de la République ...
Je relis ce matin le billet que j'écrivais il y a un an. Je ne retire rien de mes sentiments de soulagement d'alors :
Incroyable : un homme seul, sans l’appui d’aucun parti, avec derrière lui un bilan pour le moins mitigé, l’image dramatique du banquier collée aux basques, et seulement, chevillée au corps, sa foi en l’avenir de la France …
Emmanuel Macron vient d’être élu avec 66% des voix et 20 millions d’électeurs, avec une grande partie de la jeunesse pourtant si maltraitée jusqu’ici, et c’est exceptionnel. Plus d'électeurs e ce second tour que Nicolas Sarkozy et François Hollande … et peu importe qui a voté par adhésion et qui par rejet du FN !
Je ne cache pas mon soulagement.
J’avais peur - j'ai lu les propositions du programme de Madame Le Pen - et honte de l’image que nous donnions à l’étranger, j’avais honte, bien que comprenant parfaitement pourquoi, que mon village ait voté majoritairement au premier tour pour une formation politique extrémiste, raciste et aux solutions économiques radicalement dangereuses. Et finalement, la raison l’a emporté sur le ressentiment. Dans notre village, Emmanuel Macron a recueilli 61% des voix, avec une participation supérieure à 80%. C’est moins que la moyenne nationale, mais j’en suis bien contente.
Et je me souviens aujourd’hui d’autres soirées électorales… Ma petite Anne-Christine (9 ans), devant la télévision au soir du 10 mai 1981, qui éclate en sanglots, mes déceptions successives devant le fiasco de ces hommes politiques " de l'ancien monde" en lesquels j’avais mis ma confiance.
Bien entendu, mon enthousiasme se heurtera aussi à la réalité de notre vie politique ringarde, aux nécessités économiques de la mondialisation, à la viscosité de nos institutions (qui, entre nous, sont encore bien protectrices de la démocratie, merci mon Général …)
Je suis cependant confiante : notre vieille France recèle une énorme quantité d’énergie et il faudra bien que les liens serrés qui la brident de toutes parts, explosent. Collectivement, nous aurons besoin de beaucoup d’audace pour bousculer les structures en place, les « fromages », les circuits de financement si profondément installés dans leur inefficacité, installer des solidarités nouvelles et venir en aide efficacement à ceux qui sont restés « à part », en colère, en plein désarroi.
Tout reste à faire maintenant : bâtir des majorités d’idées – j’ai toujours eu une grande admiration pour Edgard Faure – obtenir une majorité absolue à l’assemblée nationale est le prochain des travaux d’Hercule du nouveau Président. Encore que … avec le vent de jeunesse qui vient de balayer les vieux bavards encore tout empoicrés – à gauche comme à droite – dans leurs réflexes surannés.
Bref, il y a encore beaucoup de pain sur la planche.
(post publié le 8 mai 2017)
Un an après ce séisme politique, je n'ai pas changé d'opinion ...