29 mai 2017
Sainte-Marguerite, bijou baroque entre la Bastille et la Nation
Nichée derrière les arbres du square Raoul Nordling (le consul de Suède qui a tiré des griffes allemandes 3245 prisonniers politiques en 1944), longée par l’esplanade Marie Dubas (une chanteuse de ma jeunesse dont le nom ne dit plus rien à personne) : une église paroissiale dont rien ne laisse supposer qu’elle recèle de magnifiques œuvres d’art.
Dédiée à la population artisanale et ouvrière du faubourg Saint Antoine, l’église a été construite en 1624, puis agrandie entre 1760 et 1762 par Victor Louis (l'architecte du grand théâtre de Bordeaux).
C’est cette chapelle magnifique placée à gauche du chœur qui mérite le voyage.
Car sa décoration, entièrement en trompe l’œil, a été confiée à Paolo-Antonio Brunetti.
Nous avions découvert ce décor unique à l’occasion de la visite de l’exposition « Le baroque des lumières » et nous souhaitions aller le voir in situ. Cela valait l’expédition dans ce quartier Saint-Bernard, si calme en ce week-end allongé …
La chapelle des âmes du purgatoire offre en effet une superbe perspective : douze colonnes évoquant les apôtres ou les tribus d’Israël, une frise qui décrit la mort de Jacob en Egypte et ses funérailles, un plafond en berceau à caissons, deux sarcophages, un autel en forme de tombeau. On a bien du mal à distinguer ce qui relève de la peinture et ce qui est réellement en relief.
Au-dessus de l’autel, une toile imposante de Gabriel Briard met en scène le passage des âmes du purgatoire au ciel par l’entremise des prières des vivants, un thème fort prisé par les tenants de la Contre-Réforme.
Malgré le côté sinistre de l’évocation du purgatoire, le décor de cette chapelle est d’une sublime et surprenante beauté. C’est un des rares décors baroques encore subsistant à Paris, récemment restauré, et qui invite à la réflexion sur la mort, la communion des saints, l’espérance en la résurrection.
Bref, une belle occasion de visite culturelle – si ce n’est spirituelle, dans le grand calme et la fraîcheur de cet été précoce.
Eglise Sainte-Marguerite, 36 rue Saint-Bernard – 75011 Paris – le dimanche 10h – 12h 30, du lundi au samedi : fermeture entre 12 et 14h.
L'eglise de mes jeunes annees.... au siecle dernier ! elle a bien changé ! En mieux.... toute mon enfance revient....