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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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2 février 2018

La douleur, film d'Emmanuel Finkiel

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L’adaptation d’un ouvrage littéraire à l’écran est un art difficile. Je n’ai pas lu le livre de Marguerite Duras publié en 1985 et qui porte le même titre mais l’ensemble des critiques souligne la qualité de cette transposition. Je me contente de trouver ce film émouvant, sensible, fidèle à l’histoire, riche d’images superbes, bien documenté, magnifiquement interprété. Bref, un film fort, important, qui nous replonge dans une époque historique pas si ancienne que ça, et qu’il est nécessaire de rappeler aujourd’hui.

Car les personnages mis en scène sont bien réels : L’héroïne principale, Marguerite, attend le retour de son mari, Robert Antelme* (1917 – 1990) – poète et résistant – qui a été arrêté par la Gestapo. Par tous les moyens, elle veut savoir où il est détenu, comment lui transmettre des vêtements, des messages. Pour cela, elle va jusqu’à se laisser courtiser par un auxiliaire de la police allemande, un certain Rabier, cauteleux, adipeux, adepte de la Révolution nationale du Maréchal Pétain et raide dingue de cette jeune écrivaine, amoureux … qui va se servir du pouvoir qu’il détient sur cette femme non seulement pour obtenir ses faveurs mais surtout pour lui faire dénoncer des membres du réseau de résistance auquel appartenait son mari. En particulier, il l’interroge sur Morland, le chef de réseau – qui n’est autre que François Mitterrand.

Pendant des mois et des mois à partir de juin 1944, Marguerite attend le retour de Robert : à l’hôtel Lutetia, au retour des camps de concentration … Elle ne comprend pas pourquoi il ne revient pas. Elle voit ses camarades, revenus en état catastrophique, qui lui certifient l’avoir vu quelques jours avant vivant. Elle attend … et elle trouve auprès de son camarade Dyonis Mascolo, une écoute plus qu’attentive. Marguerite attend et se détache finalement de Robert. Elle l’imagine mort, dans un fossé … c’est atroce car il ne rentre pas … et puis elle a peur de ne pas être à la hauteur. Car il va être rapatrié dans un était épouvantable.

Donc un film difficile, remarquable, émouvant, puissant. L’interprétation de Mélanie Thierry, Benoît Magimel et Benjamin Biolay est impeccable. Tout sonne juste : les décors, les scènes de retour des déportés, l’ambiance de cette fin de conflit, le flou, l’accord entre les images et la voix off avec le texte de Marguerite Duras …

Un film dérangeant, à voir, mais pas sans savoir …

*auteur de "L'espèce humaine" qui décrit son expérience dans les camps.

 

 

Commentaires
M
Un livre dérangeant, comme la personne de Duras!!!<br /> <br /> <br /> <br /> Il y a eu un excellent reportage sur M Duras la semaine dernière je crois sur M Duras & ses paradoxes
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