19 février 2018
Corot, le peintre et ses modèles au musée Marmottan
C’est la première grande exposition de Jean-Baptiste Camille Corot (1796 – 1875) présentée depuis plus de 20 ans à Paris. Un de nos grands maîtres surtout apprécié pour ses paysages. Et puis voilà qu’on nous montre sa part la plus intime : des portraits, des figures, des nus. Cette production qu’il gardait pour lui, ne montrait qu’à certains initiés, qui n’a été dispersée qu’après sa mort.
Une découverte, donc. Avec cette évidence, celle de voir un peintre majeur jeter un pont entre la peinture romantique et les impressionnistes. Avec des thèmes récurrents comme celui de l’odalisque – penser à l’exposition actuelle au musée Delacroix – de l’Italie et de la Grèce – penser à Byron.
Des portraits énigmatiques, ceux de ses proches mais aussi de modèles professionnels comme la belle Emma Dobigny, qui posa aussi pour Manet ou Degas. On la voit sous les traits de la jeune Grecque, et aussi cette femme en bleu représentée de trois quart de dos, dans l’atelier du peintre. Cette femme à la perle, qui ressemble à la Joconde ...
Un détail aussi, étonnant : Corot ne demandait pas à ses modèles de conserver la pose. Au bout d'un moment, il les incitait à bouger ...
Des nus aussi : Marietta, directement inspirée d’Ingres – ou du Titien ? – ou le curieux Nu à la panthère où l’odalisque dévêtue présente à l’animal un cadavre d’oiseau ...
A la fin de sa vie, la taille des figures augmente, le trait devient plus nerveux, les toiles semblent inachevées, mais on retrouve les costumes italiens, les femmes à la mandoline. Une technique qui rejoint clairement celle des impressionnistes et de la peinture moderne.
Une soixantaine d’œuvres provenant des plus grandes institutions muséales européennes et américaines, à découvrir de près dans ce cadre intime. Et qui vous donnera une nouvelle occasion de revenir devant les nymphéas du sous-sol ou de monter au premier étage pour voir les toiles de Berthe Morisot. Vous en repartirez avec des étoiles dans les yeux.
Corot, le peintre et ses modèles, exposition au Musée Marmottan-Monet, 2 rue Louis Boilly, Paris 16ème, tous les jours sauf le lundi – Jusqu’au 8 juillet – 11€.
SUPERBE !!! ce qui m'impressionne le plus c'est l'expression des visages...l'artiste capte quelque chose d'intemporel chez ses modèles... il prend son temps pour créer ce qui n'est pas toujours évident avec la photographie... il faut vraiment avoir du génie pour arriver à ce résultat avec un pinceau et une boîte de couleurs...
