Sur un mauvais adieu, thriller de Michael Connelly
Quand je consulte la liste complète des romans « papier » de Michael Connelly (je n’ai pas pris connaissance des nouvelles ni de ses ouvrages numériques), je constate que je les ai tous lus … et cela me remplit d’angoisse car mon inspecteur préféré vieillit. Bon, je me calme, il y a encore un livre en cours de traduction dans les tuyaux ...
Ce dernier opus paru en français est l’un des meilleurs depuis longtemps, avec l’imbrication de deux enquêtes étincelantes de l’inspecteur Harry Bosch.
A plus de 60 ans, Harry a pris (ou a été mis à) la retraite de la police de Los Angeles. Il continue cependant à exercer ses extraordinaires talents déductifs dans la réserve de la petite force de police de San Fernando (il est chargé des « cold cases », comme c’est sa spécialité) mais de façon bénévole, et d’autre part il a toujours sa licence de détective privé. Il va donc mener deux investigations de front, toutes deux fertiles en dangers pour lui-même comme pour ses coéquipiers qui est comme souvent, une coéquipière.
Cerise sur le gâteau, il collabore à nouveau avec Mickey Haller, l’avocat le plus tordu de Los Angeles et, accessoirement aussi, son demi-frère découvert sur le tard.
L’équipe Bosch-Haller, c’est de la bombe. Car l’auteur n’oublie jamais son passé de chroniqueur judiciaire et nous explique avec un luxe de détails comment la procédure de recueil des preuves doit être suivie scrupuleusement pour coincer efficacement un criminel. Il s’agit ici, pour le compte de la police de San Fernando, de coincer un violeur en série dont la profileuse dit qu’il est sur le point de basculer jusqu’au meurtre. Mais lors de sa dernière attaque, il n’est pas parvenu à ses fins car la jeune femme qu’il a agressée s’est défendue et l’a mis en fuite à coups de balai.
Dans le même temps, Harry est chargé de retrouver la trace d’un héritier potentiel d’un magnat de l’industrie aéronautique, une quête qui va le replonger dans l’enfer de la guerre du Vietnam. C’est d’ailleurs par une scène de crash d’hélicoptère qu’ouvre le roman …
Bref, tous les thèmes chers à l’auteur – la violence, le racisme anti-latinos, les démêlés avec la hiérarchie policière, les souvenirs de guerre, les road movies dans les artères encombrées de la Cité des Anges – sont présents dans ce dernier roman à la fraîcheur jamais démentie. Un vrai régal.
Sur un mauvais adieu (The wrong side of goobye) – thriller de Michael Connelly traduit par Robert Pépin – Chez Calmann-Lévy, 436 p., 21,90€