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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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21 avril 2018

La chienlit, ça suffit !

 

 

banderole

 

L'Institut d’études politiques de Paris a finalement été rouvert, vendredi 20 avril à midi, mettant fin à l’occupation des lieux depuis mardi soir par soixante-dix étudiants.

Plus encore que la découverte des images lamentables des locaux de la faculté de Tolbiac libérée – mais dans quel état – de sa centaine d’occupants, c’est la banderole déployée par les étudiants ( ?) de Sciences Pô évoquant la dictature de Macron qui m’a révulsée.

Sciences Pô, c’est l’endroit où j’ai appris avec gourmandise tout le socle de notions qui m’ont conduite là où je suis. J’y ai fait trois années d’études qui m’ont émerveillée. J’y ai découvert l’économie politique, l’histoire des idées, les notions élémentaires du droit constitutionnel qui m’ont ouvert l’esprit et m'ont faite citoyenne, des notions de politique étrangère, puis plus tard la compréhension du fonctionnement de l’entreprise.

Tout juste sortie du lycée, j’ai dû passer un examen de culture générale, d'histoire et de langue étrangère – donc une première sélection - pour accéder en première année, dénommée en ce temps-là « Année préparatoire » - surtout consacrée à la méthodologie : comment bâtir un argumentaire, prononcer un exposé, faire un plan (toutes choses que le lycée ne m’avait pas enseigné), rédiger un dossier … A la fin de cette première année, une grande partie des étudiants n’étaient pas admis à poursuivre, leur niveau (présence, implication, notes de l’examen de fin d’année préparatoire) ne leur permettant pas d’accéder à la suite des deux années conduisant au diplôme. On nous disait à l'époque qu'il n'était pas souhaitable d'entraîner des étudiants vers un échec et qu'il fallait choisir entre Sciences Pô et d'autres cursus suivis en même temps (droit, sociologie ...)

La sélection était donc relativement serrée, et le diplôme très apprécié des employeurs … Je me souviens surtout de l’effervescence de cette première année d’études supérieures, où toute notre énergie était tendue vers la réussite.

Je ne sais pas comment au juste se fait la sélection à l’entrée dans cette auguste maison aujourd’hui mais je doute qu’elle ait disparu … Voir ainsi des étudiants qui ont traversé ces épreuves, généralement issus de milieux favorisés, qui étudient les rouages de la démocratie et l’histoire politique de la France parler de « dictature » me scandalise. En 1968, déjà, j’avais déploré l’apposition des drapeaux rouge et noir sur la façade de la rue Saint Guillaume, mais la révolte était générale ; et heureusement, j’avais bouclé mon cursus en 1967 …

Mais que se passe-t-il donc aujourd’hui avec cette jeunesse minoritaire et – forcément – privilégiée puisqu’elle a déjà intégré une faculté ! Ma génération a connu les amphis archi-bondés, personne n’ayant anticipé l’afflux des enfants du baby-boom. Assis par terre, prenant des notes comme ils pouvaient, avec des séances de TD mal organisées, des épreuves sibyllines …

Que signifie ce mépris de fer de la majorité des étudiants qui a besoin de passer ses examens, ces revendications loufoques de notes automatiques ? Que de jeunes gens sans culture politique se laissent manipuler par des opposants systématiques qui souhaitent dynamiter le système ne me surprend pas, mais des étudiants de Sciences Pô, cela me navre. Et pourtant, la plupart de ces jeunes ont le droit de vote, ce qui n’était pas notre cas avant 21 ans en 1968 … Qu’ont-ils fait lors de la dernière élection présidentielle ? Ils se sont sans doute abstenus !

La reprise en mains va être difficile, ces opposants résolus ne veulent rien entendre et seront certainement rageusement déçus, frustrés, aigris, encore plus récalcitrants … Ils sont une minorité, mais ils nous coûtent terriblement cher !

Une lueur d'espoir toutefois : ce matin, on apprend qu'une quarantaine de projets a été déposée en Préfeture par les Zadistes sincères sur le site de de Notre Dame des Landes : comme disait en 1936 Maurice Thorez, secrétaire général du Parti Communiste "Il faut savoir arrêter une grève".

Commentaires
S
Merci pour votre témoignage , Bigmammy .
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N
tout à fait d'accord avec vous bigmammy !
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M
Scinces PO, ce n est pas une fac qui ouvre ses portes sans argent sauf pour les classes de certains lycées qui préparent leurs élèves, je ne pense pas qu'ils aient ,eux, envie d occuper & saccager, ils connaissent trop leur chance<br /> <br /> <br /> <br /> Mais le gouvernement ne connait que le passage en force, le mot consensus lui est inconnu. Effectivement moi aussi j ai voté pour Macron par défaut mais sans adhésion du tout à son projet.........<br /> <br /> Il devrait réflechir il lui reste encore du temps pour agir. Et il n y a pas à se déjuger en infléchissant sa politique<br /> <br /> <br /> <br /> On peut très bien faire grève sans saccager ni physiquement les locaux & le matériel ni en détruisant
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B
une fac ... sciences humaines
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B
A Poitiers on a vu l'occupation d'un fac de sciences humaine juste rénovée en centre-ville, portes vitrées détruites, entrée bloquée par un amoncellement des poubelles du quartier, slogans intelligents:" Détruire rajeunit" entre autres, et dans les rues adjacentes "Oh! un jeune cadre dynamique, brûlons-le" des appels contre la police "Passons la BAC par les armes"... Et les restes de ces occupations dans les amphis, comme à Tolbiac. Quel gâchis!
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