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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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24 avril 2018

L'Abyssin, roman de Jean-Chrisrophe Rufin, de l'Académie française

Abyssin

Après ma (relative) déception éprouvée à la lecture du dernier roman de Joël Dicker, je me suis rendue compte que parfois, après un premier succès, bien des auteurs ne transformaient pas leur premier essai et produisaient des livres moins bons … Je me suis donc procurée le premier livre de Jean-Christophe Rufin, paru en 1997, avec lequel il obtint le Goncourt du Premier Roman et le prix Méditerranée : L’Abyssin.

Quel plaisir de lecture ! Moi qui ai adoré les aventures de d’Artagnan, découvertes pourtant sur le tard, je me suis plongée dans ce roman picaresque qui met en scène un héros particulièrement sympathique, à la fois apothicaire, bretteur, diplomate, philosophe en avance sur le siècle des Lumières, et amoureux intrépide.

L’avantage avec un roman historique, c’est qu’il ne se démode pas. Ici, Jean-Christophe Rufin adopte un style raffiné, une belle langue classique qui utilise tous les chatoiements de l’imparfait du subjonctif, les belles manières et les descriptions réalistes de paysages sauvages et de contrées mystérieuses. Imaginez : l’Egypte des premières années du XVIIIème siècle, avec son administration turque vétilleuse, ses querelles religieuses entre moines coptes, capucins et jésuites qui se haïssent allégrement au nom du Roi ou du Pape, un consul de France isolé dans cette cité du Caire tellement éloignée de Versailles et qui pourtant reçoit régulièrement des instructions de son ministre de tutelle Monsieur de Pontchartrain … et que l’on imagine vêtu de ses dentelles décaties et suant sous une perruque mal bouclée…

Car à l’origine de ce roman fertile en rebondissements, il y a une trame historique. Depuis sa chaise à roulette, le vieux roi Louis XIV veut ramener dans le giron de l’église catholique l’empereur d’Ethiopie, qui pratique une forme de christianisme extravagant, se référant à ses ancêtres issus de l’union entre Salomon et la reine de Saba. Et de fait, en 1704, il confia à Monsieur Le Noir du Roule une mission diplomatique auprès du Négus, qui partit en Abyssinie et y fut massacré avec toute sa suite.

De cet événement méconnu, l’auteur tire les aventures haletantes du jeune Jean-Baptiste Poncet, qui réussit à rencontrer le Négus et à le guérir puisqu’il pratique la médecine, et, pénétré des valeurs de ce pays de gentils sauvages, tente d’empêcher la mainmise du Roi catholique et de ses affidés – Jésuites et Capucins, tout aussi fourbes les uns que les autres -  sur cette contrée reculée. A cette occasion, il rencontre Alix, la fille du consul et en tombe éperdument amoureux. Qu’importe la différence de statut social – elle est noble – Jean-Baptiste viendra auprès du roi plaides sa cause et espère revenir de cette autre mission avec un titre permettant de prétendre à la main de la jeune fille. Mais tout ne va pas se passer aussi facilement …

Encore une histoire qui se lit dans un souffle, un coup de maître pour un premier roman, et qu’il n’a pris aucune ride depuis 20 ans. Et qui par bonheur comporte une suite, comme « Vingt ans après » : Il s’agira donc de « Sauver Ispahan ».

 

L’Abyssin, roman de Jean-Christophe Rufin (1997) de l’Académie française, édité en Folio, 699 p. 10,50€

Commentaires
M
Je crois que c est le premier livre de Rufin qui depuis ne m a jamais déçu et en plus il sait se renouveler<br /> <br /> Dans la même veine **le tour du monde du Roi Zibeline**
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