Le matrimoine de Paris, par Edith Vallée
Le succès des livres qui allient pérégrinations parisiennes et histoire – comme Métronome et ses spinoffs de Lorànt Deutsch – ou les recueils de figures emblématiques de pionnières de l’émancipation féminine – comme Ces femmes qui ont réveillé la France de Jean-Louis Debré et Valérie Bochenek – crée des émules.
Voici un ouvrage qui propose une promenade soigneusement balisée dans chacun des arrondissements de Paris, pour retrouver la trace de femmes, célèbres ou totalement oubliées, qui ont pour la première fois investi un domaine réservé aux hommes.
J’en connaissais un certain nombre, mais j’ai eu plaisir à découvrir Sophie Germain, mathématicienne du XVIIème siècle qui correspondait avec Gauss (celui de la fameuse courbe !), Elisa Lemonnier, fondatrice du premier centre d’apprentissage professionnel pour les femmes, Juliette Dodu qui interceptait les dépêches ennemies pendant la guerre de 1870, Nicole Mangin partie au front de la Grande Guerre comme médecin capitaine, Marie Deraisme, première franc-maçonne, Céleste Mogador qui inventa la chorégraphie du French Cancan, Alice Guy, première réalisatrice de cinéma de fiction, Camille Crespin du Gast, première femme pilote de course.
Souvent ignorées, étouffées par des maris jaloux de leur renommée, libres de leur sensualité, elles ont trouvé des recettes efficaces pour réaliser leur destin : se travestir en homme, sortir ses griffes, jouer de l’excellence pour faire évoluer les mentalités. A de telles femmes, rien ne fait peur, pas même les montagnes d’incompréhension.
L’auteur a une plume alerte et les promenades suggérées sont très tentantes. Cependant, je souligne un véritable scandale au niveau de la relecture – ou plutôt la non-relecture - de ce livre, émaillé d’une multitude d’erreurs de typographie lamentables.
Ainsi, l’Institut de France serait installé à l’emplacement du Collège des quatre saisons (au lieu de Quatre Nations) p. 92, on cite le général Lafayette (comme les Galeries) en p. 118, le sculpteur Bourdelle est gratifié du prénom Henri et non Antoine en p. 125, la date du massacre de la Saint Barthelemy est 1572 et non 1754 (p. 35), le peintre qui illustra Geneviève Laporte, dernière compagne de Picasso – et que j’ai rencontrée personnellement – est Yves Brayer et non Dreyer …. Plus loin, on estropie le nom du couturier Paul Poiret p. 209, ou de Lucien Neuvirth p. 244 dont le patronyme est devenu Neuwitch et, en finale, la danseuse surnommée Menélite (réminiscence du nom de l’empereur d’Ethiopie ???) au lieu de Mélinite (p. 250).
Je ne me souviens pas d’un autre ouvrage aussi truffé d’erreurs ! C'est un coup à faire douter de tous les autres patronymes cités dans ce livre !
Le Matrimoine de Paris, 20 itinéraires 20 arrondissements, par Edith Vallée, édité par Christine Bonneton, 312 p., 18€