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Journal de bord d'une grand-mère grande lectrice et avide de continuer à apprendre, de ses trois filles et de ses 7 petits-enfants.
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26 juin 2018

La face cachée de la Commune, par Hélène Lewandowski

 

1 face cachée Commune

Un livre dense et plein de découvertes, qui passionnera autant l’amoureux de l’histoire que le passionné d’architecture … Quel traumatisme en effet que la révolte de la Commune, sous le regard de l’armée d’occupation prussienne et dont le spectre continue de nourrir les fantasmes d’une partie de notre classe politique !

Pendant 72 jours, Paris et ses monuments ont été pris sous le feu croisé de l’armée versaillaise et des insurgés siégeant à l’Hôtel de Ville. Le point culminant est atteint pendant la Semaine sanglante : pluie d’obus, combats de rues, incendies volontaires, ordre donné de brûler chaque maison d’où partent des tirs contre les insurgés. Les destructions commencent rue de Lille le 22 mai, puis viennent l’hôtel de Salm, la Cour des Comptes et le Conseil d’Etat logés dans le Palais d’Orsay – qui restera 27 ans en ruines – puis le 23 mai le palais des Tuileries, le Palais Royal, le Palais de Justice, les théâtres de la place du Chatelet récemment construits, Saint Eustache, les docks de La Villette, la manufacture des Gobelins …

Vengeance contre des symboles du Pouvoir ou erreurs de tirs ? L’insurgé est présenté comme criminel, fainéant, illettré, abruti par l’alcool. Ainsi naît aussi le mythe de la « pétroleuse ». Selon Emile Zola : « La moitié de Paris a peur de l’autre » … la répression sera implacable, provoquant une pénurie de main d’œuvre drastique en particulier parmi les rangs des ouvriers du bâtiment majoritairement engagés du côté des insurgés.

 

Tuileries

Et cependant, pas plus de 15 jours après la Semaine sanglante, Paris déborde de visiteurs.

Une industrie de « guide des ruines » se développe. Un mois à peine après les événements, on regrette déjà de vouloir Versailles pour capitale. Le temps vient vite de tourner la page … Les incendies ouvrent aussi des opportunités : pourquoi reconstruire à l’identique des palais mal adaptés aux besoins de bureaux modernes ? On finira par démolir complètement le palais des Tuileries. Et plus étrange encore, la reconstruction se fera dans le plus pur haussmannisme alors qu’on avait tant décrié les grands travaux du préfet de Napoléon III !

Car si l’attrait des ruines impulse la reprise économique, il est urgent de redonner à Paris son lustre de capitale européenne du bon goût. Les destructions de la Commune auront donc eu le même effet que le grand incendie de Londres en 1666 ou le tremblement de terre de Lisbonne en 1757 … Quel paradoxe !

 

La face cachée de la Commune, par Hélène Lewandowski, aux éditions du Cerf, 236 p. 20€

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