28 août 2018
Duras, une restauration très réussie
Ce blog constitue pour moi une source de souvenirs irremplaçable : il suffit d’un clic pour retrouver la trace de notre dernière visite au château de Duras, en juillet 2008, et de mesurer l’énorme travail de restauration qui a été mené depuis par la ville propriétaire de l’édifice.
Car des terrasses de cette forteresse plantée sur l’éperon rocheux dominant la vallée du Dropt, on embrasse un paysage fantastique : les vignes, la riche campagne et aussi, jadis, la route où cheminaient les pélerins vers Compostelle.
Depuis sa fondation en 1137, le château des ducs de Duras a connu bien des vicissitudes pendant la guerre de Cent ans puis les guerres de religion, le pillage pendant la Révolution et plus particulièrement par le citoyen Joseph Lakanal qui fait démolir ses tours pour employer les pierres à la construction d'écluses sur le Dropt
Il faut imaginer cette demeure, transformée en château de villégiature au XVIIème siècle après avoir été fortifiée comme bastion imprenable – en partie grâce au financement du frère de Gaillard de Got, le pape Clément V – avec ses murs et surtout ses toitures effondrées …
En 1961, le château complètement ruiné est vendu à une société qui souhaite le transformer en étape gastronomique et promet de le restaurer. Plusieurs faillites se succèdent. Quand enfin la municipalité se porte acquéreuse, elle est seule candidate et emporte l’enchère pour 40500 Francs en 1969. Depuis, les travaux de restauration n’ont pas cessé.
Nous avons failli ne pas reconnaître le château, qui à présent nous offre de somptueuses salles aux plafonds à la française, une salle à manger d’apparat avec ses boiseries Renaissance chaleureuses, sa cuisine monumentale dite « aux cent fagots » dotée d’un âtre à trois compartiments où l’on pouvait faire rôtir un bœuf entier (temps de cuisson estimé : 15 heures !), une coursive extérieure à balustres entièrement accessible – je n’en ai vu nulle autre pareille dans aucun château Renaissance – des sous-sols imposants avec un pavage en « cœurs de demoiselles », et la fameuse salle des secrets où l’on peut se chuchoter un message face à la muraille d’un angle et l’entendre distinctement dans l’angle opposé.
Et en plus, des animations intéressantes … comme cette porte secrète qui pivote et s'ouvre soudain à votre passage et qui a bien effrayé Dorian !
En revisionnant mes clichés, je remarque la prédominance de l'arc en "anse de pannier" si caractéristique du style Renaissance ... et je vous montre le petit pavement des couloirs des cuisines destiné à laisser s'écouler l'humidité ... les demoiselles d'antan avaient donc le coeur bien dur !
Benjamin et Dorian ont beaucoup apprécié, malgré la longueur du trajet depuis la maison.
Et nous aussi puisque nous avions pratiquement l’édifice pour nous tous seuls …
Avec, en fin de visite, cette vieille photo aérienne du château sans ses toîtures, par l'as des cartes postales de la région : Ray Delvert ... souvenirs, souvenirs ...
Restauration château de Duras
Merci Bigmammy.
Votre blog nous apprend beaucoup de choses intéressantes.
Bonne continuation.