20 septembre 2018
Giacometti, entre tradition et avant-garde au musée Maillol
Privilège d'habiter Paris : une foule de nouvelles expositions passionnantes se sont ouvertes cette semaine. Commençons par une petite mise en jambes avec cette belle rétrospective des œuvres du sculpteur suisse qui a produit l’essentiel de son travail à Montparnasse.
L’art singulier d’Alberto Giacometti (1901 – 1966) évolue à travers ses rencontres avec les sculpteurs classiques et modernes de son temps : Rodin, Bourdelle, Maillol, Despiau, Brancusi, Laurens, Lipschitz, Zadkine, Richier, Csaki. Le grand intérêt de cette exposition est de montrer ces influences, mais aussi la grande permanence du style du sculpteur.
Fils d’un peintre postimpressionniste, Alberto Giacometti commence, dès ses 13 ans, par modeler les visages de ses proches et en particulier de son frère Diego.
On assiste ainsi à l’évolution des influences qu’il intègre à son style, des œuvres de jeunesse à son retour à la figuration d’après modèles vivants à partir de 1935, jusqu’à la figure iconique de l’homme qui marche (1960), en passant par la tentation de l’abstraction en marge du surréalisme.
Une obsession : les visages, et une constante : des socles disproportionnés ...
La confrontation entre les figures filiformes de Giacometti et les odalisques voluptueuses d’Aristide Maillol est fantastique …
Reconnaissables entre mille, les silhouettes tourmentées et étirées à l’extrême de Giacometti ont marqué ma jeunesse. J’ai beaucoup apprécié de voir que cette forme d’art fut un aboutissement cohérent et conscient.
Giacometti, ou la grâce de la fragilité, l'inaccessible tension vers l'infini : où vont donc ces silhouettes qui marchent ?
Giacometti, entre tradition et avant-garde au Musée Maillol – fondation Dina Verny – jusqu’au 20 janvier – 61 rue de Grenelle – Paris 7ème . 13,50 €.