03 décembre 2018
Esprit de Noël, déjà là ... quand même !
Répondant à la suggestion de Brigitte (merci chère lectrice !), nous avions en tête de retourner au musée Cernuschi qui expose en ce moment de superbes peintures du XVIII au XXème siècle ... J'en reparlerai plus tard.
Empêchés de sortir samedi, nous y sommes venus dimanche.
Une longue déambulation entre le parc Monceau et les Grands Magasins nous a fait percevoir les stigmates laissés par les vandales du samedi ...
Que venaient-ils faire dans ce quartier majoritairement occupé par des bureaux, sinon casser et détruire ? En allemand, il est une expression intraduisible en français : die Schadenfreude* - la joie de détruire ... On a cette impression.
En fait, nous avons bien relevé quelques pare-brises de véhicules explosés, des chantiers éventrés, des scooters renversés, des vitrines attaquées à la boule de pétanque - la "bulle" restant comme enchassée dans le verre triplex est caractéristique - des résidus de feux de poubelles. Particulièrement visées : les banques - l'agence CIC du boulevard Haussmann - mais aussi une boutique de prêt-à-porter ... Va comprendre, Charles ...
Il y avait beaucoup de monde dans les rues, des badauds en famille pour photographier les dégâts, se donner le frisson à bon compte. Je me souviens des guides touristiques qui éclorent jadis au lendemain de la Semaine sanglante de 1871, quand le coeur de Paris était en flammes ... Paris sera toujours Paris.
Ces émeutes feront sans doute le miel des vitriers et fabricants de rideaux métalliques renforcés, et de la paperasse pour les courtiers en assurances - et leurs tarifs vont encore augmenter.
Un peu plus loin, la foule s'agglutine devant les vitrines des Grands Magasins : les plus petits émerveillés par les nounours automates et, à l'intérieur, les étrangers massés en queues placides devant les corners de Chanel et Louis Vuitton et toutes ces marques de luxe pour la plupart françaises.
Sous la merveilleuse coupole du Printemps : le restaurant est plein. C'est ça, la France duale, elle ne date hélas pas d'hier ni même de dix-huit mois et il faudra beaucoup de temps pour en atténuer les effets révolutionnaires.
Restons optimistes tout de même. La France a traversé bien d'autres crises. Et dansons avec cette troupe débonnaire qui accueille avec entrain les clients des Grands Magasins, bien contents de récupérer une partie du chiffre d'affaires perdu samedi en étant ouverts désormais le dimanche, pour les foules venues d'Asie notammnent. Merci qui ?
* « joie malsaine », que l'on éprouve en observant le malheur d'autrui. Littéralement "joie du dommage infligé, plaisir de la destruction".
Commentaires
Dans les années 50/60 c était l Armée du Salut qui était sur les trottoirs entre les deux magasins; ils chantaient des chants de Noël & récoltaient de l argent dans des grandes bassines
Maintenant ce sont des majorettes.........que c est triste
Il y a quelques années j étais passée voir les vitrines avec mes petits enfants mais Prada partout.............. il faut dire que B Arnault fait sa pub
Tous les magasins alors drainaient toute la population, maintenant il faut avoir une CB à tirage illimité
Où est la magie??
Merci Bigmammy pour vos articles toujours pertinents et néanmoins optimistes. Cela fait du bien ! Bonne journée !