Ossip Zadkine, l'instinct de la matière ...
« C’est l’instinct qui prime d’abord ; c’est le plus important ; tout le reste vient plus tard ; alors on s’arme d’une logique qui pénètre chaque geste. » disait Ossip Zadkine (Vitebsk 1888 – Paris 1967).
Pénétrons dans ce petit musée lumineux, niché dans une anfractuosité laissée entre deux immeubles de la rue d’Assas, au fond d’un jardin un peu brouillon mais parsemé de belles figures de bronze : l’atelier de l’artiste.
Ici, on a l’occasion de plonger au cœur de son dialogue avec les différents matériaux qui sont à ses yeux des « puissances formelles ». Pour l’artiste russe, la matière est toujours « première ». Il sait, il sent qu’elle est porteuse d’une vocation formelle.
L’exposition renoue ce lien intime à la matière primordiale, aux formes en gestation : les veines et les nodosités du bois, la densité et les particules de la roche, la fluidité de l’encre ou de la gouache…
J’ai une préférence pour les gouaches et les dessins … tout spécialement ce « Repos après la moisson », mais aussi les sculptures de moyen format : Léda et le cygne, la tête d’homme, la Jeune fille aux mains repliées, la Femme au violon, et naturellement aussi, cette bête, Le Monstre, toutes dents dehors si bien mis en valeur dans la véranda et, le petit bronze, juste avant la sortie qui fait hommage aux frères Van Gogh ...
Dans ces jours de bruit et de fureur, je recommande une visite dans ce lieu de lumière et de calme, dans les pas d’un grand artiste toujours terriblement contemporain. Et qui eut la bonne idée de demeurer à quelques mètres de chez moi ... Je n'ai même pas besoin de traverser la rue !
Musée Zadkine, 100 bis rue d’Assas, Paris 6ème, fermé le lundi, ouvert de 10 à 18 heures.