08 janvier 2019
Montparnasse, les lieux de légende, par Olivier Renault
J’habite ce quartier depuis plus de quarante ans et je croyais le connaître. Mais ça, c’était avant …
Avant d’avoir lu ce bel ouvrage bourré de photos (avant-après) sur les rues, les cafés et les places qui en font un village plein de surprises. Mon périmètre préféré, c’est celui qui englobe la rue de Vaugirard, le jardin du Luxembourg, la rue d’Assas, le carrefour Port-Royal, la rue Boissonnade, le boulevard Raspail, la rue Delambre, le boulevard Edgar Quinet, la place du 18 juin …
Mais jamais je n’aurais imaginé que tant d’artistes – écrivains, peintres, sculpteurs, hommes de théâtre, de toutes les nationalités se sont installés dès le début du XXème siècle, dans cette enceinte privilégiée.
Au début, il y a les cafés. Certains ont disparu, mais l’essentiel demeure. Pourquoi ici, pourquoi ce carrefour Vavin a-t-il attiré de tous les coins du monde autant de talents qui ont révolutionné l’art de façon aussi radicale ?
Au départ, un avantage fiscal : le secteur est situé hors les murs de l’octroi et le vin y est moins cher : les guinguettes y fleurissent. En 1911, on ouvre le boulevard Raspail, la ligne de métro Nord-Sud relie depuis 1910 les deux monts où vivent les rapins (Montmartre et Montparnasse), les loyers sont abordables.
Le premier des cafés est le Dôme, ouvert en 1898, puis viennent Le Sélect et La Coupole en 1924. La Closerie des lilas a pris la suite du bal Bullier, un peu à l’écart, au « diable vauvert ». Ce sera un des repaires d’Ernest Hemingway … Pendant la Grande Guerre, les cafés du carrefour Vavin deviennent les QG des permissionnaires ; ils regardent passer les processions de corbillards vers le cimetière Montparnasse lors de l’épidémie de grippe espagnole qui relaie l’hécatombe du front.
Ce livre est à la fois un manuel d’histoire de l’art – le cubisme, les surréalistes, dada, le fauvisme, l’art moderne – et un guide pour retrouver tous les ateliers de ceux qui ont bousculé les certitudes artistiques issues du XIXème sicle : Picasso, Modigliani, Matisse, Foujita, Soutine, Kisling, Zadkine, Rembrandt Bugatti, Alberto Giacometti, Tamara de Lempicka, Othon Friez, Calder, Duchamp, Marie Vassilieff, Bourdelle, Fernand Léger, Marc Chagall, Diego Rivera, Brancusi … et aussi Paul Fort, Blaise Cendrars, Pierre Benoît, Claude Simon, Francis Scott Fitzgerald, Aragon et Elsa Triolet, les Stein, André Salmon, Zborowsky, Henri-Pierre Roché, Jacques Prévert, Alfred Döblin …
Des cartes, des photos d’hier et d’aujourd’hui : voici presqu’à domicile un voyage dans le temps à travers les plus grandes figures de la littérature et de l’art modernes.
Montparnasse, les lieux de légende : ateliers, cafés mythiques, académies, cité d’artistes, par Olivier Renault, éditions Parigrammes, 208 p., 19,90€
je partage avec vous l'amour de ce quartier ; mariée à l'église N.D. des Champs, mère résidant entre le bar à Huitres (ex Rond-Point) et la rue Léopold-Robert.
Parmi les atouts d'alors ses maisons très accueillantes (le Sphinx ?) bd Edgard-Quinet notamment, son cercle de jeux rue Huyghens...
Si désormais tout est verrouillé, codé, cadenassé, difficile de mettre le bout de nez dans une cour, ces rues restent bien vivantes avec presque une atmosphère de village.
Douce nouvelle année à vous et à votre jolie famille.