21 mai 2019
Un firmament de porcelaines au Musée Guimet
Depuis toujours, je suis complétement fanatique de porcelaines.
Leur histoire, depuis les origines chinoises, comment elles étaient acheminées en Occident, ce que leur possession représentait pour les richissimes nobles et monarques qui les avaient acquises, comment ils les mettaient en scènes dans des cabinets qui leur étaient spécialement réservés, comment le secret de leur fabrication fut redécouvert en Saxe, comment il fut introduit en France …
Comment aussi les décors chinois ont durablement influencé les arts décoratifs portugais et les azulejos.
Admirez cette aiguière au décor de pivoines, ramenée par François de Fumel au roi Henri II ...
Je ne pouvais en aucun cas rater cette exposition centrée autour d’un fantastique plafond restitué ici en 3D …
A Lisbonne, le Palais de Santos, acquis en 1629 par la famille Lancastre, a subi d’importants travaux structurels entre 1667 et 1687. C’est dans cette période qu’a été réalisée l’insolite “Salle des Porcelaines”, au toit pyramidal en bois sculpté et doré, où sont encastrées des assiettes de porcelaine chinoise décorées pour la plupart en bleu et blanc. En 1870 l’Etat français loua cet édifice, pour finalement l’acquérir en 1909.
Telle une voûte céleste sur fond de bois doré et laqué, ces porcelaines témoignent de la hardiesse de l’art baroque portugais et de l’intensité des échanges maritimes entre la Chine et l’Europe dès le XVIe siècle. Ici on admire l’extraordinaire richesse de l’ornementation de ces grands plats presqu’exclusivement décorés de bleu : des motifs animaliers comme des lapins, des daims ….
La porcelaine, un produit de haute technologie et de grand prix, exporté en très grande quantité par la Chine vers l’Europe, transporté par voie terrestre puis chargé par les galions portugais, espagnols, hollandais, français plus tard via les routes maritimes qui forment le début de la mondialisation … et de l’excédent commercial de la Chine qui a besoin de l’or de l’empire espagnol.
Un firmament de porcelaine au Musée national des arts asiatiques Mnaag, 6 place d’Iena (au 3èmè étage) jusqu’au 10 juin, fermé le mardi (11,50€)