Les épisodes de canicule sont propices à la lecture ...

Après avoir lu les sept derniers épisodes de la série des enquêtes de l'Inspecteur Linley et du sergent Havers, j'ai enfin décidé de reprendre la série à partir du début. C'est donc avec cet ouvrage "Enquête dans le brouillard" - en V.O. : "The Great Deliverance" que l'on fait la connaissance du duo improbable d'un jeune lord devenu inspecteur de police et de sa co-équipière si laide et si abrupte qu'on sera certain qu'il ne la séduira pas.

L'enquête sur laquelle ils sont dépêchés par Scotland Yard (dans les autres épisodes, l'auteure les enverra chaque fois dans une région britannique différente) se déroule dans un ravissant village du Yorkshire, où tout le monde se connaît, un village demeuré catholique ... une exception. C'est une histoire de meurtre, un agriculteur plutôt aisé retrouvé décapité dans son étable, sa fille visiblement dérangée et mutique s'accusant du forfait. Comment dénouer les fils de l'intrigue, qui avait intérêt à récupérer l'héritage, quels liens relient les différents personnages ...

Cependant, c'est avant tout la psychologie des acteurs principaux de la saga (ce premier opus a été publié en 1988) et leurs interactions qui éclairent l'ensemble de la série. Dans cette première enquête, nous découvrons l'opposition sourde, puis ouverte entre l'aristocrate et la fille mal fagotée, les malheurs qui la minent et expliquent son agressivité, les remords du séducteur qui traîne après lui non seulement tous les coeurs mais surtout une lourde culpabilité. Nous faisons aussi connaissance avec Helen Clyde qui tiendra un rôle dramatique dans "Anatomie d'un crime". Et avec le couple Simon et Déborah Saint-James.

Bref, il est utile - mais pas indispensable - de commencer par ce premier opus, très bien accueilli par la critique et largement primé - pour comprendre, au fil des romans suivants, le passé et l'évolution des deux héros si complexes.

Enquête dans le brouillard - The Great Deliverance", polar d'Elizabeth George traduit de l'anglais par Dominique Wattwiller, Pocket (Presses de la Cité), 446 p., 7,60€